«Il faut barrer la route à la contrefaçon»

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Dans cet entretien, la présidente de la commission agriculture et artisanat de l’APW de Tizi-Ouzou parle des objectifs escomptés à travers l’organisation de la 10e édition du Salon national de l’artisanat, qui accueillera cette année un nombre plus élevé d’exposants.

La Dépêche de Kabylie : Du nouveau pour la 10e édition du Salon de l’artisanat ?

Samia Madi: Il y aura plein de nouveautés, à commencer par un nombre de participants plus élevé : nous allons accueillir plus d’une centaine d’artisans, dont une quarantaine venus de 24 wilayas. Près de la moitié des exposants sont des femmes. Nous aurons également plus de 27 activités artisanales. Nous avons aussi introduit de l’inter actions et des campagnes de sensibilisation directes, qui seront menées sur site par les organismes d’appui et d’accompagnement de la CASNOS, ANGEM, CNAC et Impôts. Nous aurons à l’occasion de ce salon tous les produits artisanaux nationaux et locaux. Ce sera là le carrefour de l’artisanat.

Quels sont les objectifs fixés à cet événement ?

Notre objectif principal reste l’accompagnement et l’encouragement des artisans locaux et nationaux pour pérenniser, valoriser et promouvoir l’artisanat dans toutes ses variantes. Cela ne viendra que par la mise à la disposition des artisans d’espaces comme notre salon, qui permettra aux artisans de démontrer leur savoir-faire et de le rentabiliser à l’occasion. Car sans commercialisation, on ne peut parler ni de préservation, ni encore moins de promotion. Ce salon aura également le mérite de permettre l’échange d’expérience et de techniques entre les artisans, tout en cernant les problèmes et les difficultés pour pouvoir y remédier. Nous devons arriver un jour à réunir toutes les conditions qui permettront à l’artisan de vivre de son art. Nous allons aussi faire de la formation notre cheval de bataille et surtout aider les artisanes qui exercent à domicile sans aucun accompagnement. Par l’art et l’artisanat, nous aspirons à fouetter le secteur du tourisme, car les étrangers qui viennent chez nous, ils le font pour découvrir notre artisanat.

Aujourd’hui, les artisans sont malmenés par l’indisponibilité de la matière première et la contrefaçon. que faut-il faire ?

Personnellement, je dénonce cet état de fait et j’appelle les autorités compétentes à mettre un terme à l’envahissement du marché par les produits contrefaits et parfois toxiques. Nous constatons, hélas, que le bijou d’Ath Yenni est concurrencé déloyalement par des produits importés et contrefaits. Nous constatons aussi que la matière première est indisponible dans le circuit officiel, alors qu’elle foisonne au marché parallèle, mais à des prix exorbitants. Le même constat concerne le tapis d’Aït Hichem et la poterie de Mâatkas. Le secteur du tourisme doit aussi apporter sa brique à l’édifice, car sans artisanat, le tourisme pâtira. Notre Assemblée fera tout son possible pour interpeller les responsables concernés afin de mettre un terme à cette situation qui menace notre trésor artisanal.

Les exposants se sont plaints de la cherté de la location des stands lors de certaines manifestations. est-ce le cas pour la 10e édition du Salon de l’artisanat ?

Notre salon ne connaît pas ce genre de problème, nous avons fixé des prix symboliques et à la portée de tous les artisans. Notre objectif n’est pas d’engranger des bénéfices mais de permettre aux artisans de gagner. Tout est mis en place pour que ceux-ci arrivent à écouler leurs produits. C’est ce qui nous intéresse, car si l’artisan arrive à gagner sa vie par son travail, c’est notre objectif principal qui sera atteint : la pérennité et la promotion de l’artisanat. Ce salon a pour essence d’aider les artisans et non de les déplumer. Nos objectifs sont clairs, il s’agit d’accompagner, de sensibiliser et de former les artisans pour qu’ils innovent et modernisent leur production, chose qui aboutira à la labellisation de leurs produits et leur introduction sur le marché mondial. Notre Assemblée encouragera toutes les bonnes volontés par l’accompagnement et l’octroi de subventions, afin d’enrichir notre patrimoine et le préserver.

Entretien réalisé par H. T.

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