Deux circonscriptions sans inspecteurs

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Le premier trimestre de l’année scolaire tire à sa fin et l’enseignement de tamazight au primaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou reste toujours le parent pauvre de l’école algérienne. En effet, si pour le moyen et le secondaire des inspecteurs ont été nommés ou désignés, pour le cycle primaire, sur les quatre circonscriptions que compte la wilaya, deux sont toujours sans inspecteurs pédagogiques. Pourtant, le choix pour la désignation de deux inspecteurs faisant fonction a été fait depuis septembre dernier et la demande a été faite de la direction de l’éducation au ministère de l’éducation. Ce dernier tarderait toujours à donner son aval. D’après une source avisée, les affectations de ces deux inspecteurs faisant fonction auraient même été signées par le directeur de l’éducation de Tizi-Ouzou, mais ce dernier ne peut « affecter » des «sans fonction» sans l’accord de sa tutelle, à savoir le ministère de l’Éducation, dit-on. Toutefois, une question se pose : Pourquoi à Béjaïa, tous les chargés d’inspection ont été affectés et reconduits dès le début de l’année; ceci pour les inspecteurs de tamazight faisant fonction sans attendre l’aval du ministère de l’Éducation ? À Alger, il en est de même pour la chargée de l’inspection qui a été reconduite dès septembre. À Tizi-Ouzou, ceux de tamazight font exception puisque les autres inspecteurs administratifs faisant fonction ont été affectés et reconduits aussi et sont en exercice depuis le début septembre. Selon des enseignants de tamazight du primaire, l’absence de l’inspecteur pédagogique influe négativement sur le travail de l’enseignant surtout pour les nouveaux recrutés, de même qu’au niveau administratif, les enseignants de tamazight rencontrent toujours des problèmes comme la conception des emplois du temps, à l’exemple de la daïra d’Iferhounen ou d’Aïn El Hammam où l’administration procède à des changements, des compléments d’horaires sans tenir compte de la pédagogie et de l’intérêt de l’élève et de l’enseignant. «Il n’y a personne pour défendre l’intérêt de tamazight et de l’élève. Au début de l’année scolaire en cours, des changements et des affectations arbitraires ont eu lieu sur ordre de l’administration locale, par rapport au complément d’horaire dans d’autres écoles, mais personne pour nous défendre ou défendre l’intérêt de l’élève», martèle un enseignant. Un autre enchaine : «Pour toutes les autres matières enseignées, dès qu’il y a un manque d’inspecteur, on charge un enseignant illico-presto, sans attendre l’accord du ministère.» Signalons que beaucoup d’enseignants de tamazight au primaire exercent dans trois écoles différentes, sans tenir compte du relief et de l’éloignement des écoles les unes des autres. Comme il y a lieu de signaler que les deux circonscriptions sans inspecteurs comptent près de onze daïra, dont quelque 176 enseignants sans encadreurs «et on nous demande d’enseigner le programme de 2ème génération. Tout ça et on nous ressasse que tamazight est bien prise en charge, alors que l’affectation de deux enseignants qui seront chargés de l’inspection, de la formation et du suivi de l’enseignant n’a toujours pas eu lieu depuis trois mois maintenant. C’est à n’y rien comprendre. Tamazight est toujours dans le bricolage. Pourquoi pour le français et l’arabe l’adaptation du programme de 5e AP à la 2e génération a été fait alors que pour tamazight rien ?» s’interroge un autre enseignant avec amertume.

M’hena B.

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