Neuf communes touchées

Partager

Les dernières intempéries qui ont affecté la wilaya de Tizi-Ouzou, comme plusieurs wilayas du pays, notamment celles du nord, ont été à l’origine de plusieurs dégâts. À Tizi-Ouzou, au moins neuf communes sont touchées. Il s’agit de Tigzirt, Timizart, Aghribs, Ouaguenoun, Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Boudjima, Aït Aissa Mimoun et Azeffoun. À Tigzirt, à titre d’exemple, la RN72 a connu un glissement qui risque de s’aggraver et couper carrément la liaison. Une villa a été totalement détruite, des ouvrages obstrués et hors d’usage et le réseau routier gravement endommagé, notamment au chef-lieu. Pire encore, la plage de Tassalast a presque disparu, sans parler des réseaux d’assainissement et de la fibre optique qui sont sévèrement touchés. Plusieurs habitations ont été inondées. À Timizart, un glissement menace plusieurs habitations et un autre glissement risque de couper la route reliant Timizart vers Souk El-Hed, les différents réseaux sont également endommagés. À Aghribs, c’est le même constat, puisque la RN71 est presque coupée, ainsi que les conduites de gaz et la fibre optique. Au village Ibsekrien, le réseau d’assainissement est complètement hors d’usage. Des dégâts similaires sont enregistrés à travers les communes de Ouaguenoun, Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Boudjima, Aït Aissa Mimoun et Azeffoun. Le coordinateur de la cellule de suivi des intempéries de l’APW, Aït Benamara, a indiqué : «Notre commission est sur le terrain, elle s’attelle au recensement de tous les dégâts à travers l’ensemble des communes de la wilaya. Notre rapport sera lu lors de la prochaine session et sera suivi par des recommandations en vue d’une prise en charge des dégâts et des sinistrés».

Les mesures préventives abordées lors de la dernière session de l’APW

À rappeler que lors de la dernière session de l’APW, en septembre dernier, le point relatif aux mesures préventives prises par les directions concernées pour prévenir les risques d’inondations et les aléas climatiques de la saison hivernale a été abordé. Lors de cette même session, le directeur de la Protection civile a expliqué : «La problématique des inondations constitue l’un des risques majeurs auxquels sont confrontées plusieurs régions du pays, dont Tizi-Ouzou. Il y a lieu donc d’accorder une importance majeure à ce phénomène. Les mesures préventives prises sont, d’abord, l’actualisation du plan ORSEC, du plan Risque-inondations, des plans ORSEC communaux et des plans d’intervention, dont 107 sont élaborés». Selon le responsable, tous les moyens humains et matériels sont réunis pour être efficaces en cas de catastrophe naturelle. 1 000 agents d’intervention, 50 engins, 40 ambulances, 40 motopompes, 20 groupes électrogènes, 10 vide-caves, 5 embarcations pneumatiques et 5 tronçonneuses sont prêts à être mobilisés. «Le travail de sensibilisation sur les risques d’inondation et d’enneigement sera organisé par les secteurs concernés au profit du grand public par le biais des médias», préconisera-t-il, en recommandant «le curage des ouvrages, le nettoyage régulier des avaloirs, des caniveaux, des collecteurs et des regards qui doivent se faire régulièrement». Le directeur du secteur des ressources en eau interviendra à son tour pour expliquer ce qui est prévu pour faire face aux intempéries : «Pour parer à toutes éventualités, des mesures préventives sont mises en place et les moyens humains et matériels dont nous disposons seront mobilisés avec le concours de l’ONA, l’ADE, l’ANRH et l’ANBT, pour atténuer les effets que pourraient engendrer ces phénomènes», en précisant : «Comme chaque année et avant le début de la saison automnale, des réunions de sensibilisation, d’orientation sont tenues au siège de la direction avec les subdivisions et les chefs de sections chargées de la surveillance et de l’entretien des routes, pour le curage des fossés, des ouvrages, reprise des ouvrages dégradés, l’évacuation des éboulements et la construction de nouveaux ouvrages». L’intervenant abordera aussi le cas d’inondation et d’enneigement en disant : «En cas d’inondations, la stratégie est lancée par la mise en place d’une signalisation, la déviation de la circulation et l’intervention pour le rétablissement de la circulation, et en cas d’enneigement, un plan de déneigement est mis en place en collaboration avec les chefs de daïra et les APC. La priorité est donnée d’abord aux routes nationales puis aux chemins de wilaya et enfin aux chemins communaux».

Les moyens d’intervention à renforcer

Sur le terrain, les interventions sont jugées insuffisantes et les moyens mobilisés restent en deçà. Le constat est établi par plusieurs observateurs : «Notre wilaya n’est pas prête à faire face aux intempéries et aux catastrophes naturelles. À Tigzirt, même les pompes à eau mobilisées pour évacuer les eaux appartiennent aux particuliers. Les engins pour évacuer les charriages et les gravats appartiennent à des privés. Il faut absolument renforcer les moyens des daïras, des communes et de toute la wilaya», a recommandé un observateur. Pour rappel, de nombreux automobilistes ont vécu le calvaire, le 4 novembre dernier, durant plus de 5 heures pour certains, entre Tizi-Ouzou et Alger, particulièrement au niveau de l’autoroute, en raison d’importantes quantités d’eau de pluie qui ont inondé ce tronçon. Un glissement de terrain sur une partie de la route à Naciria, dans le sens allant vers Tizi-Ouzou, a été à l’origine d’un encombrement énorme pour le reste de la journée. De nombreuses routes ont connu pareilles situations, notamment à Aghribs et Tigzirt. Notons, enfin, que des pluies diluviennes ne se sont abattues sur la wilaya que pendant environ 48 heures, avec 76 mm d’eau. Les dégâts sont nombreux et coûteront sûrement plusieurs milliards de centimes. Que se passerait-il si des intempéries comme celles de 1974 avaient lieu ? Il est impérieux de prendre l’ensemble des mesures pour éviter d’autres dégâts matériels et des pertes en vies humaines, mais plus que cela, se focaliser sur la sensibilisation afin d’éviter les mauvais comportements et le laisser-aller, d’autant plus que l’hiver s’annonce rude, avertit-on.

Hocine T.

Partager