«1 005 cas de logements squattés en instance d’expulsion»

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Plusieurs programmes de logements sont en cours de réalisation dans la wilaya de Tizi-Ouzou, d’autres sont à l’arrêt depuis des années pour diverses raisons. Le directeur du logement, Habib Argoub, revient sur le sujet.

La Dépêche de Kabylie : Le phénomène de squat des logements persiste dans la wilaya. Quelles sont les mesures prises pour l’endiguer?

Habib Argoub : En ce qui concerne les logements squattés au niveau de la wilaya, on en a recensé plus de 1 005 cas : 269 dans la daïra de Tizi-Ouzou, 140 à Draâ Ben Khedda, 48 à Ouaguenoun, 39 à Ouadhias, 14 à Azazga, 120 à Boghni, 66 à Tizi Ghenif, 10 à Larbaâ Nath Irathen, 44 à Béni Douala, 206 à Draâ El Mizan et 7 logements à Mâatkas. Onze daïras sont, donc, touchées. L’OPGI a esté tous les squatteurs en justice. Il y a eu un PV de jugement pour expulsion, il ne reste plus qu’à l’exécuter, ce qui n’a pas encore été entamé.

En collaboration avec les autorités concernées, on vient d’examiner plusieurs propositions pour régler ce problème. Aussi depuis 2001, l’office a perdu le payement du loyer et on a enregistré une dégradation des logements. Certaines cités n’ont ni VRD, ni électricité, etc. On n’a même pas le droit de réhabiliter ces logements vis-à-vis de la réglementation. Et nous continuons à enregistrer de nouveaux squats. Récemment, nous en avons constaté 16 logements dans la commune de Makouda et 12 à Tadmaït. L’OPGI a enclenché les procédures judicaires. Ce sont pour la plupart des demandeurs, mais qui ne sont pas bénéficiaires.

Ce phénomène du squat renvoie directement aux logements achevés et non attribués. Peut-on avoir des données à ce propos ?

Le nombre de logements non attribués dépasse les 4 500 logements. Leur attribution est prévue pour 2019, à travers plus de 80% des communes de la wilaya. Pour ces logements, les VRD sont achevés à plus de 80%. C’est tributaire du paramètre affichage des listes. Côté réalisation, les blocs sont achevés et les VED sont en voie d’achèvement. Il ne reste plus que l’établissement des listes.

Des commissions de daïras y travaillent et des brigades de logements font leurs enquêtes. Le nombre d’unités presque totalement achevées (à plus de 90% VRD compris), dépasse les 2 000 logements. Au niveau de la commune de Tizi-Ouzou par exemple, au pôle d’excellence (quartier B), il ne reste plus de 700 logements à distribuer, en plus de ceux attribués le 11 décembre dernier. Ces logements sont prêts, il manque juste la finalisation de la liste. Pour le quartier C, les VRD dépassent les 60%, là aussi il y a le problème de l’établissement des listes. Ils sont prévus pour 2019.

La wilaya peine à achever les programmes lancés et beaucoup de logements sont à l’arrêt, notamment les projets LSP…

Pour la formule LSP, c’est un dossier lourd qu’on a hérité. La situation se présente comme suit : le reste à réaliser en 2016 était de plus de 4500 logements, en 2018 on en est à 2 600, c’est dire l’effort consenti pour l’achèvement. Cela dit, il y a en effet un programme de plus de 735 logements à l’arrêt, à cause des litiges. Il y a une tranche de 350 dont les dossiers sont frappés de contentieux. Le litige consiste en l’augmentation des prix. Et à ce niveau, la responsabilité est partagée entre les acquéreurs, le promoteur et l’administration.

Certains acquéreurs ne payent pas à temps leurs apports personnels. D’autres ne versent pas la totalité des tranches, malgré les mises en demeure. Mais il y a aussi la défaillance des promoteurs qui se justifient par les difficultés financières, l’augmentation des charges et la cherté des matériaux et de la main d’œuvre. Pour les 300 qui restent, ce sont des promoteurs publics, des résiliations avec les promoteurs défaillants avec de l’OPGI et l’agence foncière. Pour les 1 800 logements qui sont en cours de réalisation, ils avancent à des cadences différentes, parfois appréciable, parfois faibles en fonction des moyens des promoteurs.

Des mesures ont-elles été prises pour booster les choses ?

On est en train de gérer ce dossier. On fait dans le suivi. On multiplie les réunions avec les promoteurs et les acquéreurs. On essaye de trouver des compromis. Il y a eu aussi des mises en demeure contre plusieurs promoteurs. On ne peut pas résilier, vu la complexité de la procédure mais surtout des versements…

La wilaya a bénéficié récemment d’un quota de logements LPA…

La wilaya a en effet bénéficié d’un programme de 1 000 logements. Ce n’est pas la même procédure que pour le LSP. Il y a un cahier de charges, mais c’est aussi tributaire de la disponibilité du foncier au niveau des communes. La demande a été évaluée à 5 000 à travers les 67 communes. Mais le problème, c’est la disponibilité du foncier. Il y a des communes qui enregistrent une forte demande, mais elles ne disposent pas de foncier malheureusement. Il y a un brand écart entre le foncier et la demande. On a néanmoins retenu les promoteurs. Pour la commune de Tizi-Ouzou, on a retenu le promoteur pour les 141 logements au niveau d’Oued Falli, c’est la seule assiette disponible au niveau de cette commune. Aghribs, la première affectation de 80 logements a été confiée au promoteur, une autre de 100 logements à un promoteur public à Timizert. Draâ El Mizan a une disponibilité de foncier, on y a déjà retenu trois sites, le premier pour 40 logements.

Azeffoun, deux fois 45 logements sur deux sites différents, c’est le seul terrain qui reste. A Boghni, 60 logements, le promoteur est retenu, les études sont en cours. Pour Mekla, on a proposé le seul terrain qui reste pour 70 logements. On a aussi un petit terrain d’une superficie limitée pour 30 logements à Ifigha. Pour Fréha, malgré un litige, on a proposé deux fois 40 unités, les promoteurs sont retenus. Draâ El Mizan, sur le deuxième terrain pour 50 logements, le promoteur est retenu. Tizi Gheniff, pour 50 logements, le promoteur est retenu et les études sont en cours. A Tadmaït, on a proposé un site pour 100 logements confié à l’agence foncière, on a un troisième site pour cette région où le problème de terrain ne se pose plus, en plus de 250 logements pour la même commune. Pour Iloula, on a 50 logements sur le seul terrain disponible. Plus 50 sur un deuxième site. Makouda 60 ; Bouzeguène 200 logements sur le pole Aït Ikhlef et Larbaâ Nath Irathen deux site, deux fois 60.

Qu’en est-il de l’AADL ?

On a un programme de 14 700 logements. Le premier quota de 5 700 est en cours. Les 2 000 + 1 000, donc les 3 000, au niveau du pôle d’excellence. On a les 1 000 à Draâ El Mizan, 1 000 à Imlel (Azazga), 500 à Aghribs et 200 à Tamda. Le taux de réalisation et la cadence des travaux diffèrent d’un programme à un autre, de 15 à 30%. Au pôle d’excellence, on a attribué les 627 comme première tranche, la deuxième le fut le 11 décembre dernier et le reste c’est pour le mois de juin prochain. Tout ça c’est pour les 2000 de l’AADL1.

On a aussi une tranche qui dépasse les 2 000 en 2019 pour l’AADL 2. En plus de 400 à Draâ El Mizan, Aghribs plus de 400 aussi, pour Tamda 200 et pour Azazga plus de 600 logements. Le nombre de souscripteurs AADL1 est de 2360. Sur le pôle, on a 2 000 unités, il y aura un travail qui se fera au niveau de la direction de l’AADL (positionnement et choix du classement). Pour le reste, à savoir le déficit de 300, ils ont le choix soit à Draâ El Mizan soit à Tamda, ce sont les chantiers les plus avancés. Sinon, ils peuvent attendre l’achèvement des 1 000 qu’on a lancés au pôle. Ils sont lancés, mais seulement pour les terrassements, c’est-à-dire qu’il faut plus de 24 mois pour avoir l’achèvement des premiers logements.

Pour le deuxième quota des 7 000 reçus en 2018, les terrains sont localisés à Boghni, Tamda, Aghribs, Draâ El Mizan et Tizi-Ouzou 1 000 logements et DBK. Le dernier programme 2019 vient d’être attribué, notifié par la loi de finance 2019, il est positionné à Bouzeguène (2 500). Il faut savoir que le programme attribué à Tizi-Ouzou était de 12 700, le nombre des souscripteurs dépassent 15 000 entre AADL 1 et 2. Pour combler ce définit, on nous a ajouté un quota. Le chiffre de souscripteurs est en filtrage. La dernière fois, il y a eu un rejet de 600 dossiers pour l’AADL2. Il y a des souscripteurs qui ont fait des achats d’appartements, d’autres des lots de terrains, donc si on défalque les 600 sur les 15 000, le nombre de logements sera largement suffisant.

Et pour le cas de l’opposition qui perdure à Imlel ?

On a pu régler ce problème, en négociation avec l’APC, depuis trois jours. On a arrêté un accord de principe pour réduire les 2 300, prévus initialement, à 1 000 unités sur Imlel, le reste on l’a délocalisé au pôle d’excellence à Tizi-Ouzou, à la place du programme social qu’on a délocalisé à Bouzeguène, en contrepartie de l’assiette foncière attribuée au logement AADL.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

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