Alerte à la peste !

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L’ensemble des marchés à bestiaux des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdès et Béjaïa sont fermés. La décision a été prise par le ministre de l’Agriculture afin de limiter la propagation de la peste des petits ruminants.

Cette nouvelle épizootie, apparue depuis la seconde moitié du mois de décembre écoulé dans plusieurs wilayas du Sud-ouest du pays, a mis les autorités sanitaires du ministère de l’Agriculture dans un état d’alerte maximale. La propagation de cette nouvelle maladie qui décime d’une manière fulgurante le petit cheptel, a contraint le ministère d’adresser une circulaire de fermeture de l’ensemble des marchés à bestiaux dans les 48 wilayas du pays, comme elle interdit tout mouvement des caprins à l’intérieur des régions et de ou vers d’autres régions du pays.

Lors de son apparition dans la wilaya de Djelfa avec un taux de mortalité subite inquiétant, les autorités sanitaires du ministère de l’Agriculture étaient contraintes de solliciter les services d’un laboratoire étranger pour effectuer des analyses tant le mystérieux virus tueur était jusque-là inconnu en Algérie. Une maladie qui vient à bout de plusieurs têtes d’ovins et de caprins en un laps de temps très court, qui s’ajoute aux foyers de fièvre aphteuse qui continue de sévir dans certaines régions du pays depuis plusieurs mois déjà. Dans l’urgence, le ministère de l’Agriculture a eu l’audace de débloquer une bagatelle de 400 millions de dinars pour l’acquisition des vaccins contre cette nouvelle épizootie.

L’arrêté de fermeture des marchés à bestiaux et l’interdiction des mouvements des cheptels ont été transmis, dimanche dernier, aux chefs de daïras de la wilaya de Tizi-Ouzou, bien qu’aucun foyer n’a été jusqu’à présent détecté ou déclaré. «Nous attendons de recevoir cet arrêté demain (aujourd’hui ndlr)», a indiqué, hier, un fonctionnaire de la municipalité de Boghni qui précise que sa commune est directement concernée car elle renferme un marché à bestiaux, à l’instar des deux autres connus de la wilaya de Tizi-Ouzou, à savoir celui de Tala Athmane, dans la commune chef-lieu de wilaya, et celui d’Azazga.

Huit cas à Béjaïa et vaccination tous azimuts à Bouira

Dimanche dernier, au moins huit cas de peste de petits ruminants, ovins et caprins, ont été découverts sur le territoire de la commune de Chemini, dans la wilaya de Béjaïa. Suite à quoi, la direction des services agricoles a pris la décision d’interdire tout mouvement des cheptels et la fermeture des marchés à bestiaux jusqu’à ce que cette maladie soit complètement enrayée.

Selon les services vétérinaires de la wilaya de Béjaïa, les cas découverts à Chemini, dont l’exploitation a été mise en quarantaine, souffraient, entre autres, de salivation excessive, diarrhée, fièvre, conjonctivite et de troubles respiratoires. Des symptômes de la peste des petits ruminants ou de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Les services vétérinaires de Béjaïa invitent tous les exploitants à la «vigilance» et à «signaler tous les cas suspects», tout en les invitant à se rapprocher des services habilités à l’effet de faire, si nécessaire, vacciner leur cheptel et, partant, se faire délivrer les document sanitaires nécessaires.

Pour rappel, la subdivision des services agricoles de la daïra d’Akbou a recensé, début août dernier, sept cas de fièvre aphteuse au niveau de la commune d’Ighram, sise sur la rive gauche de la Soummam et distante de plus de 70 km de la ville de Béjaïa. L’un des responsables du secteur agricole dans la circonscription de la Soummam a explicitement mis en cause le marché à bestiaux d’Akbou, où une vache, affectée par ce virus, est morte dernièrement. Les premiers foyers de fièvre aphteuse apparus dans la wilaya de Béjaïa ont été signalés au mois de juin dernier.

Les autorités de wilaya ont annoncé l’interdiction stricte des mouvements de cheptels, sauf vers les abattoirs communaux, pour empêcher la propagation de cette maladie très contagieuse. À Bouira, les services de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya viennent de lancer une importante campagne de vaccination du cheptel ovin, afin de protéger le bétail de la peste des petits ruminants.

Cette mesure préventive intervient juste après l’annonce de la fermeture des marchés à bestiaux de la wilaya et l’interdiction du transport des bêtes à l’intérieur et à l’extérieur du territoire de la wilaya sans autorisation des services de l’abattoir, suite à une instruction du ministre de l’Agriculture datant du 25 décembre dernier. Il faut préciser, par ailleurs, qu’aucun foyer ou cas de la peste des petits ruminants n’a été enregistré pour le moment à Bouira, malgré la confirmation d’une dizaine de foyers de cette épidémie dans les wilayas voisines de M’Sila, Béjaïa et Médéa.

En effet et selon des sources de l’inspection vétérinaire de la wilaya, des analyses ont été effectués sur plusieurs têtes dans plusieurs communes de la wilaya : «Ce virus reste très dangereux et n’a pas d’antidote. Le seul moyen de limiter les dégâts est d’isoler les bêtes touchées. Actuellement, ce virus est signalé dans treize wilayas du pays et 8,89% du cheptel national est touché. Au niveau local, un dispositif défensif et de surveillance contre la peste des petits ruminants a été mis en place, notamment au niveau des communes frontalières avec d’autres wilayas.

Des brigades de vétérinaires assurent ce travail de surveillance qui englobe aussi des opérations de prélèvement et d’analyse, en attendant la fin de l’opération de vaccination», affirme notre source qui précise que pas moins de 30 000 doses de vaccin contre la peste des moutons sont mis à la disposition des éleveurs de la wilaya de Bouira. Par ailleurs, la même source a tenu à rassurer également l’opinion publique que l’épidémie de la peste des moutons n’est pas transmise à l’homme. Enfin, un appel a été lancé en direction des éleveurs de la wilaya pour se rapprocher des services vétérinaires de la DSA, où de plus amples renseignements leur seront prodigués.

F. A. B et Oussama K.

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