Vers la scission du MDS

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Cette session, extraordinaire, convoquée par des membres du conseil, à défaut d’initiative de la direction, a été « clôturée » quelques instants après son ouverture. Des membres de l’ancienne direction, dont Yacine Téguia et Hocine Ali, qui se sont présentés hier à notre rédaction, munis d’une « résolution », ont rapporté que le secrétaire général, Ahmed Meliani, et des membres qui lui sont acquis, ont « chahuté » le réunion du Conseil national de jeudi, et ont refusé, selon leurs dires, tout débat interne. Ce qui semble irriter les militants du MDS est le fait qu’il y a  » un risque d’aller vers des positions divergentes  » sur, notamment le débat sur la révision constitutionnelle, entre les deux tendances du mouvement. Mais avant d’aborder la forme, il est nécessaire de se poser la question du pourquoi d’une telle situation. Si Ali Hocine, Téguia et autre Ferhi n’ont pas explicitement répondu à la question, il n’en demeure pas moins que les prémices d’une impasse sont visibles dans la résolution signée “Conseil national” et portant le cachet de « l’administration générale » au lieu du secrétariat national. « Refusant toute initiative d’unification des rangs, les six membres du Bureau national qui refusent de s’en remettre à un congrès démocratique, utilisent les moyens et le prestige du Mouvement pour essayer de se forger une base sur mesure « , écrivent, en effet, ceux qu’on peut appeler  » les dissidents « , qui rappellent en même temps que, pour eux, Hocine Ali est toujours  » secrétaire général par intérim du MDS « .L’accusation est, en soi, grave mais les décisions de ce Conseil national sont à la mesure de la gravité de la situation. Loin de baisser les bras, le courant présidé par Hocine Ali appelle même à la tenue d’un congrès à la fin du mois de septembre et projette de tenir l’université d’été du parti le mois prochain aux Aftis, sur la côte bougiote.Sachant que les statuts de leur parti ne leur permet pas d’appeler à la tenue d’un Conseil national, ces militants se défendent :  » Certes, les dispositions statutaires prévoient que les sessions du Conseil national sont convoquées par le Bureau. Mais ceux qui ont allègrement piétiné les statuts et les règles élémentaires de la démocratie peuvent-ils toujours prétendre agir en tant que bureau national du mouvement et ont-ils encore l’autorité pour agir en tant que tel ? « . Seulement, au train où vont les choses, rien n’indique que le bout du tunnel est pour bientôt. Parce que, selon tous les indices, l’impasse est inévitable et le dialogue de sourds s’est imposé en maître pour un parti connu pour ses longs débats internes et ses propositions, souvent radicales, mais distinctives par leur contenu. Yacine Téguia, qui s’est exprimé au nom de ses compagnons, veut même tracer une autre alternative à un parti qui a fait du boycottage systématique de toute consultation électorale sa doctrine. Mieux, le groupe de Hocine Ali, qui se dit d’ailleurs majoritaire au sein des instances du parti, ambitionne de capitaliser et canaliser les luttes en cours dans la société pour, justement,  » offrir une alternative  » aux syndicats et autres mouvement sociaux. Mais l’actuelle direction n’entend pas les choses de cette oreille et préfère le statu quo.Le MDS subira-t-il, en fait, les mutations en cours dans le pays, à l’image des autres partis républicains ? Il semble que la réponse est par l’affirmative, même si la guerre n’est toujours pas finie.

Ali Boukhlef

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