Les militants de Tizi Ouzou veulent la tête de Tabbou

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Les militants de base du FFS de Tizi Ouzou s’en prennent ouvertement au secrétaire national de leur parti, chargé de l’information. Karim Tabbou, porte-parole du parti de Hocine Ait Ahmed, est accusé par la base « d’autoritarisme et d’exercice d’influence »La section de Tizi Ouzou du FFS, qui s’est réunie en CPE (conférence politique d’évaluation) le 5 juillet dernier, a profité de cette troisième rencontre pour monter au créneau et manifester sa colère à l’encontre de la direction nationale du parti. Un bras de fer est ainsi engagé entre cette section et le secrétariat national dans ce qu’il convient de qualifier d’une guerre larvée, vu le grand risque qu’elle se propage à toutes les autres sections de la wilaya. Le cas de Tizi Ouzou n’est, à vrai à dire, que la face visible de l’iceberg. Les militants reprochent au secrétariat national de « mépriser les structures de base » et l’accusent d’avoir usé d’artifices de « blocage et d’utilisation de statuts afin d’imposer des chargés de mission » A l’origine de cette volte-face, l’installation du délégué zonal, en la personne de Noureddine Berkaine qui serait, selon les contestataires, imposé par le porte-parole de leur parti, Karim Tabbou. Celui-ci, qui n’est pas en odeur de sainteté auprès de la quasi-totalité des militants de Tizi Ouzou, est déjà décrié par la base pour avoir été à son tour  » imposé  » à la plus haute instance du parti par des personnes très influentes. « La mission de délégué zonal octroyée à M. Berkaine N, pour Tizi Ouzou, devient nulle par désaveu des militants qui rejettent dans le fond et dans la forme ces pratiques et ne se reconnaissent pas dans ces démarches étrangères à leurs principes » est-il écrit dans une missive de contestation adressée au secrétariat national.Pour les membres du CPE du FFS, cette « pratique regrettable remet en cause l’un des principes fondamentaux de la démocratie » et dénote du « mépris » qu’affiche la haute instance du parti à l’égard des militants auxquels échoient les prérogatives d’élire leurs délégués zonaux et leurs représentants. Cette désignation  » autoritaire  » n’est en fait que la goutte qui a fait déborder le vase de la colère des membres de la section de Tizi Ouzou. Ces derniers, non contents de la mise à l’écart de plusieurs anciens cadres du parti, estiment que cette situation est entretenue par « des comportements impériau  » de Karim Tabbou qui jouit « d’impunité et de soutien démesuré des gens très proches » de leur leader, a-t-on avoué. Le CPE qui s’est réuni sous la présidence de M. Lemdani, membre du secrétariat national, ont ainsi exprimé leur désapprobation à l’encontre du porte-parole de leur parti et « mettent les membres de la direction nationale devant leurs responsabilités quant à la situation qui prévaut au niveau de (notre) section » Il va sans dire que cette sortie des militants de base du FFS cache mal la guerre des clans qui couve depuis un certain moment au sein du plus vieux parti de l’opposition. Des clashs, à la mesure des actions de scission, entre des membres influents au sein de la direction nationale se sont produits plusieurs fois, notamment lors des rendez-vous électoraux. Ces évènements ont fait fuir plusieurs anciens cadres des cercles de gestion du parti non sans créer des hémorragies au sein de la base militante qui avait enregistré des centaines de démissions. Ce genre de spectre est fortement redouté par le CPE de la section de Tizi Ouzou qui compte provoquer une assemblée générale pour l’installation d’une cellule de crise. Elle sera chargée de gérer cette nouvelle donne afin de parer à d’éventuelles actions de démarcation de militants vis-à-vis de leur parti. Un appel aux anciens cadres du FFS ayant déserté les structures du parti sera également lancé à travers cette AG dans l’espoir de trouver une ébauche à une crise qui risque fort détendre ses tentacules vers d’autres sections de la wilaya.

M.A.T

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