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La LADDH et les Chaulet honorent Abane

1912
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Dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire du Congrès de la Soummam et de la charte qui en découlait, la section d’Akbou de la LADDH a organisé une conférence-témoignage à la salle des délibérations de la mairie locale. Cette rencontre placée sous le parrainage de Mme Abane qui n’a malheureusement pas pu se présenter à cause, dit-on, de “problèmes de santé dus à son âge avancé”, est toutefois rehaussée par la présence du docteur Pierre Chaulet et de son épouse en leur qualité de compagnons du chahid Abane Ramdane. Après la traditionnelle minute de silence à la mémoire des martyrs Hocine Zehouane en sa qualité d’ex-officier de l’ALN, président en exercice de la LADDH, a commencé par faire une rétrospective des évènements qui ont engendré le Congrès de la Soummam pour ensuite faire un exposé sur ce que représente cette date dans l’histoire du pays. Même s’il a lancé au passage quelques boutades à “ceux qui veulent faire l’impasse sur cette date repère”, l’ancien résistant et militant des droits de l’homme est resté le long de son intervention dans le politiquement correct. Pour lui, il est impératif de “réconcilier la population avec son histoire en exigeant toute la vérité sur ce qui s’est passé pendant la révolution”. C’est dans ce sens qu’il a invité la nouvelle génération à “adhérer complètement à l’esprit de la Soummam et de rester dans le sillage de sa charte”. Pour ce conférencier, Abane a laissé une trace indélébile dans l’histoire de la nation algérienne par son sérieux, son abnégation et sa stratégie dans l’organisation de la Révolution à travers des réactions réfléchies aux tenants de la politique coloniale. Il était non moins qu’un “génie qui a participé à la renaissance de l’Etat algérien”, expression que lui a contesté un intervenant qui a fait un retour sur quelques vérités historiquement avérées.De son côté, Pierre Chaulet a retracé l’itinéraire de ce grand martyr qu’il a accompagné à un moment crucial de sa vie qui est “la bataille d’Alger”. Il a avoué que depuis qu’il a rencontré Abane, le 21 septembre 1955, il n’a vu en lui qu’un homme “sûr de lui, perspicace, passionné de l’unité nationale et surtout… humble”. Madame Chaulet, quant à elle, a tenu à rappeler à l’assistance “l’ambiance des rencontres qui avaient lieu dans la maison familiale avec cet honorable monsieur qu’était Abane” en dévoilant un pan de sa forte personnalité. Cette femme résistante, elle aussi, se rappelle surtout de cet homme “qui maîtrisait parfaitement la langue française, l’arabe dialectal et sûrement sa langue maternelle tamazight dont Abane n’a jamais fait usage en ma présence”, dit-elle. “Il était extrêmement disponible, curieux, posait beaucoup de questions, aimait la lecture et parlait souvent de son village Azouza”. Elle a évoqué avec beaucoup d’émotion la dernière fois qu’elle l’a vu : le 27 février 1957. C’était elle qui l’a emmené à Blida dans sa voiture juste après les évènements d’Alger. Cette honorable femme l’a déposé à Blida dans, parait-il “une huilerie située à l’entrée de la ville.” A la fin de cette conférence, le public présent a tenté à travers ses questions de soutirer quelques révélations à ces témoins de notre histoire, mais il est resté sur sa faim tant les réponses étaient tantôt évasives tantôt incomplètes. L’ombre de Abane a certes plané sur cette rencontre durant plus de deux heures mais aucun élément nouveau n’est venu éclairer la lanterne de ces quelques férus de vérité qui ont même été renvoyés par le Dr Chaulet à lire ce qui a été écrit par quelques éminents historiens.C’est ainsi que la LADDH d’Akbou a voulu honorer Abane en sa qualité de principal artisan de la charte de la Soummam pour que nul n’oublie.Les compagnons de Abane et les animateurs de la LADDH ont permis la présence… un jour de la veuve de cet honorable martyr qui lui aurait, paraît-il, servi de secrétaire, pour avoir un peu plus de précisions sur Abane “le militant” et non “la personne”, Abane “l’assassiné” et non “le décédé”. En attendant ce jour… la vie continue.

Arezki A. M.

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