Les élus FLN de Tizi Ouzou se rebellent

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C’est presque en queue de poisson que s’est terminée la rencontre des élus FLN à la mouhadfadha de Tizi Ouzou. En dépit de l’importance politique que requiert le rendez-vous, il a été difficile d’accorder les violons pour enfin harmoniser la position à prendre. Cet état de fait arrange comme il se doit M. Arbouche qui a eu à présider les travaux du conclave tenu jeudi dernier, dès lors que l’appel de Belkhadem pour le retrait des élus des assemblées de Kabylie, n’a pas eu le retour d’écoute escompté par la direction nationale. Diversement appréciée, la décision du FLN, individuellement rejetée désemparé et dérouté, les 115 élus du FLN de Tizi Ouzou livrent une guerre silencieuse à leur direction beaucoup plus alimentée par les sentiments de revanche et de règlement de compte.Les luttes internes et claniques ne sont pas encore bannies. Le FLN de Arbouche à Tizi Ouzou continue de ne pas se reconnaître dans le 8e congrès et crie à qui veut l’entendre qu’il reste fidèle au «cheval» perdant dans les élections du 8 avril.6 P/APC et leurs exécutifs, 15 élus à l’APW sont concernés par le retrait et par les promesses faites à leur adresse par leur tutelle politique.La réunion de jeudi, qui a regroupé les 6 maires FLN et plus de 60 élus, a été présidée par M. Arbouche en présence du député du 30 mai, M. Burokache.Ce dernier, dès l’entame des travaux, est revenu longuement sur les conditions politiques ayant prévalu lors des scrutins du 30 mai et du 10 octobre 2002. Une manière de replonger les présents dans les conditions difficiles de l’époque, et que l’engagement dans le scrutin de ces élus, a été un risque pris au service du parti, pour enfin aujourd’hui se découvrir humiliés et lâchés par la direction nationale qui, antidémocratiquement, selon eux, a tranché sur la décision du retrait.La première résolution arrêtée est de rendre destinataire M. Belkhadem d’une réponse par voie de presse, puisqu’aucune correspondance écrite officielle n’est tombée à la mouhafadha émanant de la direction nationale.Le FLN de Tizi Ouzou se livre à la guerre des communiqués par médias interposés avec leur tutelle, cette façon de faire est retenue à l’unanimité.M. Arbouche, face à l’option qui s’est dégagée, a joué en modérateur, invitant les présents à se démarquer de l’axe dur de la démarche si bien que dans le fond, cette rigidité conforte son clan.Sans mettre en exergue la discipline partisane en pareille situation, à créer les conditions d’une pratiquabilité de l’appel de Belkhadem, le mouhafadh est allé proposer la mise sur pied d’une commission d’élus pour négocier avec la direction nationale. Dorénavant, le probable décret présidentiel dont on ne cesse de parler mais n’arrive pas à venir, où l’élu serait destitué de fait, est assimilé à une véritable mise à nu à la limite de l’humiliation.Cette approche développée par M. Arbouche a permis à certains élus de demander une indemnisation financière pour qu’ils acceptent de partir, indemnisation qu’ils cataloguent dans le chapître de leurs droits.La situation à laquelle est arrivé le FLN à Tizi Ouzou suite à la sortie de Belkhadem, prend le chemin d’une maison qui brûle. 8 élus à l’APC de Tizi Ouzou ont déjà tiré leur révérence, les P/APC d’Azazga et de Draâ Ben Khedda subordonnent leur retrait à la promulgation du décret présidentiel, le reste campe sur la position de se maintenir en poste. Ceux-là bénéficient de toute la caution et du soutien de M. Arbouche et du responsable des élus.En dernière minute on croit savoir que les élus FLN à l’APW de Tizi Ouzou ont fini par trancher en faveur de la discipline partisane et se soumettre à la décision de retrait prise par le parti. Le FLN à Tizi Ouzou se présente en dents de scie qu’il est difficile de définir mais l’évidence d’une déroute est plus que tangible.

Khaled Zahem

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