Le développement local passe par la démocratie

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Ce n’est qu’à la condition d’un pouvoir politique décentralisé que les options économiques arrêtées pourraient connaître des résultats, et par voie de conséquence, assurer une croissance à même de créer des richesses, dont le premier effet immédiat serait la résorption du chômage. A ce titre, les collectivités locales ainsi que les opérateurs économiques sont les acteurs prioritaires à penser aux besoins de la région, et les réponses à donner aux urgentes demandes formulées au quotidien par les populations locales. La gouvernance locale souffre de la main mise par l’administration où l’élu se découvre comme “girouette” politique, sans pouvoir aucun dans l’établissement des cahiers des charges en matière de développement, et serait en parfaite rupture, d’abord de ses missions dévolues, et surtout dans la complicité à avoir avec les acteurs économiques, pour converger sur une vision, une démarche et des objectifs. Ce manque de synergie entre tous ceux qui interviennent sur le terrain du développement a causé non seulement un retard dans l’exécution des projets, mais une régression et une récession minant la région.Un tel constat, tant de fois ressassé lors des forums tenus à Tizi Ouzou, a poussé le P/APC de Tizi Ouzou, Cherif Aït Ahmed, à faire une intervention, pour situer et éclairer les niveaux de responsabilité, d’un tel désastre de l’état des lieux.Il signale que la négligence de l’aménagement du territoire est source de toutes les obstructions en cours, qui freinent l’essor économique de la région. Les programmes de développement sont plus administrés d’en haut que secrétés par la base. Les acteurs économiques sont pris en charge par un tissu institutionnel obsolète, les élus aussi sont exclus des débats et de la réflexion, sur les véritables nécessités économiques, l’élu ne s’y implique pas car vidé de toutes ses prérogatives.Or, un P/APC qui ne maîtrise pas son territoire ne peut guère être un acteur du développement local. La réforme du cadre institutionnel, la refonte des codes communal et wilayal permettront une redistribution des pouvoirs au profit des élus locaux dont l’implication directe dans les programmes de développement est prouvée. Les pouvoirs sont trop concentrés au niveau de l’administration, les programmes de développement ne se décrètent pas par ordonnance d’en haut sur la base de fiches techniques, mais devraient être l’émanation directe des populations via les élus et les opérateurs économiques. La mise à niveau des visions et des conceptions sur la relance économique entre les élus et les opérateur économiques, avec le pouvoir de contrôler, d’intervenir, d’orienter, d’exécuter, de cogiter les programmes, pourrait rendre fructueux et porteurs l’essor local par l’encouragement à la libre initiative. Ignorer des recommandations de ce genre n’autorise guère l’espoir de voir la région réussir de sauts qualitatifs en matière d’investissement, de compétition, de compétitivité, et d’amélioration du cadre de vie.A l’ère de l’économie moderne et du multimédia, l’option en vogue retenue dans l’optique de relever des défis du sous-développement est incontestablement la démocratie participative à travers les mandats de proximité, seuls garants d’une réussite d’un développement local.

Khaled Zahem

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