Prime de 500 DA pour chiens morts ou vifs

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Pour éradiquer la prolifération des chiens errants, l’APC de Béjaïa a choisi de trancher dans le vif en lançant des contrats sur la tête de ces animaux en rupture de compagnie. C’est ainsi qu’une somme de cinq cent dinars est offerte à quiconque ramènerait, mort ou vif un clébard à la fourrière canine, dans la plus pure tradition des chasseurs de prime du farwest de jadis. Sans tomber dans les excès outranciers et les travers d’une B. Bardot qui ayant un compte à solder avec l’humanité toute entière s’est mise à la protection des animaux dont elle préfère assurément la compagnie, nous trouvons quelque indécence à user de tels expédients et stimulants pour se débarrasser d’un animal dont on dit pourtant qu’il demeure le plus fidèle ami de l’homme.C’est vrai qu’ils sont de plus en plus nombreux à devaguer de jour comme de nuit, dans les artères de la cité, à la recherche d’une pitance bien difficile à dénicher du fait même de la concurrence humaine. Dans une société qui s’individualise le pied au plancher et qui s’accommode parfaitement de sans abris, ceux de Bir S’lam dont la vie se confond avec la précacité la plus rude, il n’y a pas de place pour des animaux, considérés comme autant de bouche, inutiles à entretenir. Les citoyens, à ce sujet sont en phase avec leurs représentants. Et que de fois a-t-on assisté au triste spectacle d’un chien battu jusqu’à ce que mort s’ensuive. Après l’acte isolé, voici venu le temps de l’extermination à grande échelle.Ce n’est pas tant le fait de vouloir se débarrasser de bêtes qui peuvent à tout moment basculer dans la sauvagerie et véhiculer des maladies létales, qui dérange. C’est plutôt l’obscénité qui entoure la publicité faite avec suffisance, morgue et cynisme, autour de cette opération. Les “s’en vont en guerre” locaux et les Don Quichotte de tous poils se rengorgent en comparant leurs tableaux de chasse respectifs, flatant par la même leur instinct de prédateurs, longtemps contenu par les apparences et une certaine solidarité planétaire.Quant à la fourrière canine, ce n’est point comme on peut se l’imaginer une espèce de pensionnat pour animaux abandonnés. C’est plus bêtement une entreprise d’abattage d’animaux. Un Auschwitz pour chiens et chats, hormis, une mise à mort, programmé et incontournable, aucune autre alternative n’est proposée à l’agent canine. Comme par exemple celle qui consiste à leur trouver un foyer par l’usage de la formule de l’adoption.Loin d’atteindre la côte d’alarme, la présence dans nos rues d’animaux errants, ne peut occulter des fléaux autrement plus dangereux et nettement plus nuisibles, les moustiques et les rats qui prospèrent à l’abri de toute menace de ce bipède, sélectif dans le choix de ses souffre-douleurs !

Mustapha Ramdani

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