La JSK gagne, c’est moi. Elle perd, c’est vous

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Aujourd’hui, ils sont presque oubliés par ceux qui sont au commande du club et qui se comportent comme des propriétaires exclusif de la marque jaune et vert. Combien de fois n’a t-on pas entendu l’actuel président ( qui règne depuis 13 ans ) que la JSK n’a pas d’hommes capables de lui succéder à la tête du club ? Combien de fois n’a t-il pas annoncé que si la JSK est encore debout c’est seulement grâce à l’argent qu’il ramène ? la question qui se pose aujourd’hui est de savoir combien ce président a-t-il donné à ce club ? les supporters veulent des chiffres et pas des paroles. Mais ce que ces derniers ignorent peut-être c’est que tout l’argent qui rentre dans les caisses de la JSK provient des sponsors et des subventions de l’Etat. Si les grandes entreprises se bousculent au portillon ce n’est pas pour les beaux yeux de X ou Y mais tout simplement parce que la JSK est un label qui fait recette. C’est un peu à l’image des autres clubs populaires comme le MCA, l’ESS, le MCO, l’USMA et autres qui font partie des clubs les plus riches du pays grâce à l’apport des différents sponsors et de l’argent du contribuable. Avec un budget qui avoisine les 20 milliards de centimes par saison, la JSK est de loin l’une des équipes les plus gâtées de notre championnat. Avec cet argent, on peut gérer un club pluridisciplinaire parce qu’il ne faut pas oublier que la JSK, ce n’est pas seulement l’équipe senior de football. Tout le monde se souvient qu’avant l’arrivée de l’actuel direction, le club phare du Djurdjura était la fierté de plusieurs champions en judo, natation, athlétisme, boxe ….aujourd’hui, ces sections, dont plusieurs sont complément dissoutes marche au ralenti. L’exemple du handball est édifiant : créé il y a quelques années seulement, cette équipe a réussi grâce aux sacrifices des athlètes et de leur staff technique à se frayer un chemin et d’arriver à accéder pour la première fois dans l’histoire de la petite balle kabyle en division excellence. Une année après son accession, la direction a décidé de supprimer les jeunes catégories, un signe qui ne trompe personne. On veut se débarrasser de cette équipe qui commence à se faire un nom parmi les meilleures du pays. L’autre exemple est celui des jeunes catégories en football. Sacrés quasiment chaque saison champions, notamment les minimes et les cadets, avec une prise en charge qui frise le mépris, les jeunes bourgeons kabyles se retrouvent quelques années plus tard hors circuit. Hannachi, un indu président Tout le monde se souvient dans quelles conditions Moh Chérif Hannachi a été reconduit à la tête du club lors de l’assemblée générale de renouvellement du mandat olympique en 2004/2005. Ce jour-là, les choses ne se sont pas passées comme le prévoit la loi. En effet, la commission de candidature installée pour recueillir les candidatures à la présidence du club n’a enregistré aucune demande dans ce sens, y compris l’actuel occupant du siège. Devant cette situation d’absence de postulant, le règlement est clair : Report de l’assemblée générale et la prorogation du délai de recueillement de candidature. Dans le cas où aucun postulant ne s’est présenté durant cette seconde période, un directoire devra être désigné par les autorités locales pour gérer les affaires courantes du club et d’organiser ensuite une assemblée générale élective. Mais dans le cas de la JSK, au lieu de reporter la tenue de l’assemblée à une date ultérieure, une parade a été vite trouvée par les membres de l’AG avec la bénédiction des représentants de la DJS qui consiste à designer Hannachi pour gérer les affaires du club pour une année. Prenant la parole, Hannachi s’est déclaré prêt à répondre à cette proposition mais qu’il ne restera pas au delà d’une année à la tête du club. A ce jour deux ans sont passés depuis cette simulacre d’élection et Hannachi, qui n’a jamais été élu pour prendre les commandes du club, s’accroche encore à son poste. Les règlements qui régissent les associations sont tout simplement bafoués puisque la JSK est depuis 2004 gérée par un indu élu. Taelman, la blague belge Le départ précipité du belge René Taelman est dû, non pour incompétence, comme l’avait implicitement insinué la direction du club mais plutôt, en raison de l’entêtement du belge à vouloir enrayer, contre vents et marrées, certaines habitudes très ancrées dans la tête de certains dirigeants qui ne pouvaient plus supporter de se passer de certains privilèges et de fourrer leur nez un peu partout, y compris dans un domaine réservé à l’entraîneur en chef. Car sinon comment expliquer autrement les raisons de ce divorce, quand on sait qu’après la préparation de l’inter-saison, Taelman a réussi un début en fanfare en championnat en inaugurant l’exercice avec une victoire à domicile face à l’USM Blida avant qu’il n’enchaîne ensuite sur deux autres succès à l’extérieur face respectivement au NAHD et au CA Batna ? face à ce dernier, la victoire était perçue comme une grande performance que la JSK n’avait pas réussi depuis plus de deux décennies. Mais pendant ce temps où le Belge alignait ces succès,certaines personnes dans l’entourage proche du club, pour d’autres considérations et intérêts personnels évidemment n’ont pas trouvé mieux que de grincer les dents. L’explication est que ces derniers se sont sentis effacés par le Belge. En effet, point d’ingérence dans le domaine technique de l’entraîneur qui se voulait seul maître à bord. Ses prises de becs avec certains dirigeants voire ses adjoints qu’ils tenaient à l’écart de ses décisions et auxquels, il intimait l’ordre de suivre le programme tracé, la discipline imposée aux joueurs, les très habitués au travail léger et à beaucoup de moindres efforts en leur imposant un menu qui cadre avec leur statut de permanent avec comme plat du jour la forêt de Harouza à Redjaouna au lendemain de chaque match. Mais comme les résultats étaient toujours l’allié du coach, le nul concédé au CSC à Tizi a été saisi au vol par le président pour sortir de ses gonds. Une altercation a même eu lieu à l’hôtel Amraoua qu’on avait d’ailleurs fidèlement rapporté le lendemain. Notre journal a même annoncé le changement à la tête du club. Une parenthèse vite fermée, puisque une semaine plus tard, la JSK avait rendez-vous sur le même stade de Tizi devant le WAT. Le jour du match et contre toute attente, Hannachi a, pour la première fois depuis le début de la saison, tenu à assister au match à partir de la main courante. Le nul qui avait sanctionné la partie, le deuxième de suite à domicile, a fait sortir le président de ses gonds. Devant les journalistes, il avait énuméré des tas de griefs à l’encontre de son coach avec le célèbre phrase : «On s’est trompé d’entraîneur». Là, tout le monde a déduit que le divorce est consommé puisque 24 heures plus tard, Taelman résilie son contrat avec la JSK non sans empocher le pécule qu’il devait au club. Chay : le messie d’hier …. L’arrivée de Jean-Yves Chay à la barre technique après le départ du belge René Taelman a donné des ailes aux lions du Djurdjura qui s’illustraient de semaine en semaine. Le technicien français, qui avait pris le train en marche, n’a pas dérogé à sa ligne de conduite. Depuis son intronisation il se voulait imperturbable dans ses choix et les probants résultats qu’ils réussissaient le confortaient chaque jour davantage. La manière de faire de ce technicien qui a su enrayer l’esprit de vedettariat au sein de son groupe a donné des fruits que d’aucun, même ceux qui ne donnaient pas cher de sa peau ne pouvait nier. Malgré les fléchettes dirigées à son encontre par certains pseudo connaisseurs, le Chay qui croyait en ce qu’il faisait n’avait pas fléchi et se voulait toujours confiant. Jusqu’à une période donnée où il était maître des destinées de son équipe, d’aucuns ne pourraient dire, y compris les récalcitrants d’hier, qu’il a échoué dans sa stratégie, une stratégie qui a été mise ensuite au placard malgré lui, en raison de la montée au créneau du président. Pourtant, bien avant ces sorties qui se sont avérées dévastatrices, voire dans quelles conditions la JSK a remporté le championnat ), la mission du français se voulait encore plus difficile lui qui tenait à renforcer son effectif avec deux attaquants de pointe au mercato en prévision de la Ligue des champions, avant que cette option ne soit rejeté par le président pour des raisons d’ordre financier. Mais il a su l’assumer comme il se doit avec beaucoup de succès et de professionnalisme. Durant cette période, du coté de la direction, on ne souffle mot si ce n’est que cette dernière a révisé même si elle ne l’avait pas explicitement annoncé les objectifs à la baisse, notamment en compétition continentale. Point de déclaration à ce sujet pour le président, qui faisait durant l’inter-saison de ce challenge sa priorité. Il a fallu attendre la fin du match aller et la démonstration des Canaris face à El Ettihad que Hannachi se remette à aborder de nouveau ce sujet. Derrière tout ce sursaut, et cette renaissance des sextuples champions d’Afrique, lesquels avec un effectif que l’on peut qualifié de moindre coût par rapport aux sommes colossales déversées par le passé dans les recrutements, le mérite revient en premier chef à Chay. Mais depuis le match face au CSC, soit juste avant que l’équipe ne s’envole pour la Zambie, les données ont changé avec les sorties tous azimuts et les déclarations fantaisistes du Président : «J’ai exigé des joueurs le titre avec quinze points d’avance» qui ont mené la JSK à douter de sa capacité à empocher un treizième titre de champion.

…le désavoué d’aujourd’hui Auréolé du 13e titre de champion avec une qualification historique pour la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique, le club kabyle a démontré encore une fois sa suprématie sur le football national. Tous les supporters, déçus la saison d’avant d’avoir raté le titre de champion et surtout la désillusion vécue en Ligue des champions ( élimination au premier tour ) se sont vire remis à jubiler. Avec le travail effectué par le Français Chay, leur équipe est bien partie pour dominer encore à nouveau le football national et surtout préparer les jeunes pour rivaliser avec les meilleurs clubs d’Afrique. «Nous avons une équipe jeune et pour que la JSK prétende gagner la Ligue des champions il nous faut un recrutement de valeur». Ce constat du technicien français était partagé à l’unanimité par les supporters kabyles qui, passé l’euphorie de la consécration en championnat, se sont mis à rêver de voir leur équipe étoffée par l’arrivée des joueurs de qualités. Les noms de Deham, Hadj Aissa, Kara, Kida, Hanister pour ne citer que ces joueurs faisaient là une de la presse chaque jour les donnant comme futurs Canaris. Entre temps, Chay qui passait les vacances chez lui s’est refusé d’émettre le moindre commentaire sur les projets de recrutement. Il savait lui, qui connaissait parfaitement la manière de gestion du club que seul le boss décidait. Mais, contre toute attente, à la reprise des entraînements la JSK au lieu de se voir renforcer par tous ces joueurs annoncés s’est retrouvée «amputée» de ses meilleurs éléments. Ce n’est certainement pas Jean-Yves Chay ou qui que ce soit d’autre qui a laissé partir cinq cadres de l’équipe (Raho, Berguiga, Zazou, Habri et Benhadj) au moment où la JSK s‘apprêtait à livrer son premier match de poules de la Ligue des champions. D’aucuns n’aura eu d’ailleurs ce courage de laisser partir les piliers de l’équipe sachant que durant le mercato, les Canaris n’ont pas fait le plein en recrutement avec une seule arrivée, celle du jeune Hammoum du MOB. Chacun sait que ce n’est pas Chay qui est derrière cette grande bourde. Pis encore, après avoir échoué dans les recrutements au mercato dernier chacun s’attendait à ce que la direction du club kabyle rectifie le tir durant l’intersaison. Le boss kabyle, qui ne s’attendait nullement pas à la qualification, de l’équipe aux poules de la Ligue des champions devait rectifier le tir en procédant à un renforcement de choix afin que ce club puisse avoir des chances de faire face aux plus grands du continent dans cette prestigieuse compétition. Mais contre toute attente, Hannachi a procédé à des recrutements au rabais, lui qui devrait se culpabiliser aujourd’hui n’arrête pas d’accabler un professionnel qui a fait son travail du mieux qu’il le pouvait pour honorer les couleurs du club. C’est de la pure méchanceté d’accuser un entraîneur, de surcroît étranger, de simuler un malaise ou d’avoir fait exprès de faire perdre son équipe, afin de se débarrasser de lui comme un malpropre alors que le bon sens voudrait que la JSK honore ses engagements envers le Français comme le stipule le contrat signé par les deux parties. D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui le conflit n’est pas encore résolu puisque le dossier se trouve au niveau de la FIFA. Le salut viendra-t-il du Brésil ? Le recrutement du Brésilien Roberto Carlos Da Cunha, le 16e coach depuis le règne de Hannachi, ne semble répondre à aucune logique. Beaucoup d’observateurs ne voient en son arrivée qu’un recrutement de prestige pour le boss des Canaris, dont la seule motivation et seulement celle de démonter sa «capacité» à s’offrir un Brésilien, sachant que sur le plan de la rentabilité, ce dernier, quelles que soient ses compétences, aura un certain temps d’adaptation avant de découvrir sa nouvelle équipe, alors que la compétition bat déjà son plein. Durant cette période d’apprentissage, les choses risquent d’être compliquéespour les Jaune et vert qui seront contraints de se soumettre à une nouvelle méthode de travail, pas facile à assimiler en un quart de tour et surtout pour la mettre en pratique sur le terrain. Le handicap de la langue se posera lorsqu’on sait que le nouvel entraîneur ne connaît aucun mot de français alors que pour parler aux joueurs, il devra à chaque fois se tourner vers une tierce personne qui n’est même pas interprète puisque le club qui a recruté un coach dont le salaire est de 80 millions de centimes par mois n’a pas daigné s’offrir un interprète pour une somme modique. Voilà le premier signe qui nous renseigne sur la légèreté avec laquelle on gère une équipe de la trempe de la JSK.

S.K et A.C

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