28e vendredi de marches

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Le 28e vendredi de contestation a été, à Tizi Ouzou, une autre occasion pour réaffirmer la détermination populaire à rompre avec le pouvoir en place et son système qui perdure depuis 57 ans. Les milliers de manifestants, qui ont battu le pavé dans la ville des Genêts, ont plaidé, de vive et unique voix, pour une période de transition, une assemblée constituante et un État de libertés et de droit pour tous les Algériens.

Les marcheurs, qui ont sillonné les principales artères de la capitale du Djurdjura, depuis le portail principal de Hasnaoua (UMMTO) jusqu’à la Place de l’olivier, (dite La Bougie), en passant par le stade du 1er Novembre, l’avenue de l’hôpital Nedir Mohamed et l’axe principal longeant le centre-ville, ont repris en chœur les slogans hostiles au pouvoir et crié à l’unisson «Pouvoir assassin». Les Karim Younes et même Ali Benflis ont été longuement décriés. Mais avant, au coup d’envoi de la marche, on a entonné les traditionnels cris du Hirak : «Le peuple persiste et signe, dawla madania matchi aaskaria», «Y en a marre de ce pouvoir» et «Vos manœuvres sont caduques».

S’adressant au pouvoir en place, certains manifestants ont écrit sur leurs banderoles : «Vous avez détour né la r évolution de novembre, ça suffit !», «Le Hirak est là pour sonner le glas du système» et enfin «Ceux qui ont provoqué la crise ne peuvent pas la résoudre». D’autres groupes ont visé le panel de Karim Younes, en rejetant en bloc le dialogue auquel il exhorte : «Ni dialogue, ni élection avec le reste des clans, dégagez d’abord pour une transition», «Le panel Karim Younes est un maquillage pour sauver et régénérer le système», «Non au panel Younes»… D’autres protestataires se sont plus focalisés sur la libération des détenus d’opinion et politiques : «Libérez Bouregâa et les détenus politiques», ont-ils clamé, tout en s’insurgeant contre «les braves (mis) en prison et les bandits (placés) à la tête du pays». Certains carrés n’ont pas hésité à accuser de traîtrise certains médias.

A signaler que des milliers de drapeaux nationaux et amazighs ont été déployés hier encore, comme à chaque vendredi depuis le déclenchement de la révolte populaire. A signaler que les portraits de Hocine Aït Ahmed, Ali Mecili, le colonel Amirouche, Lakhdar Bouregâa et Matoub Lounes étaient présents en force. Comme les vendredis précédents, les habitants de la ville des Genêts ont offert de l’eau aux marcheurs alors que d’autres bénévoles se sont attelés à nettoyer les ruelles aussitôt après le passage des manifestants. Ce 28e vendredi de mobilisation a, par ailleurs, été marqué par une halte au centre-ville, où tous les marcheurs ont entonné l’hymne national dans une ambiance empreinte d’une forte émotion et de communion.

Hocine Taib

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