“Venez investir chez nous”

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De notre envoyé spécial à Pékin : Idir Benyounès

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accompagné d’une importante délégation est arrivé à Pékin, vendredi dernier, et ce afin de participer au sommet Chine-Afrique qui se tient du vendredi 3 au dimanche 5 novembre. A signaler que le chef de l’Etat entamera dès le lendemain (lundi) une visite d’Etat de deux jours qui le mènera de Pékin jusqu’à la ville de Shanghaï.

Pour revenir au Forum sur la coopération sino-africaine, il est à noter que ce sommet en est à sa troisième édition, la première s’était tenue ici-même à Pékin en l’an 2000, et la deuxième dans la capitale éthiopienne en 2003. L’honneur d’inaugurer cette troisième rencontre est revenu au président de la République de Chine, Hu Jintao, qui a annoncé des grandes lignes de la politique de son pays envers l’Afrique.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, quant à lui a esquissé sa vision de la coopération sino-africaine, ses potentialités, l’état des lieux et ses perspectives. Il appellera à “approfondir les discussions sur les aspects économiques du nouveau partenariat stratégique que nous voudrions avantageux pour tous et mutuellement bénéfique.”

Cet axe lourd que constitue la coopération économique, le chef de l’Etat l’approfondira encore davantage, en déclarant que ce 3e forum est “l’occasion d’explorer les possibilités de réunir les conditions d’une synergie entre d’une part, le dynamisme des firmes chinoises et leur besoin d’expansion et, d’autre part, les potentialités non négligeables que recèle le continent africain en termes de développement”.

La Chine, qui est devenue en quelques années un géant dans l’économie mondiale, ne peut laisser indifférents les pays africains, qui sont à la recherche de développement et de croissance. Et Bouteflika de souligner que “les entreprises chinoises font de l’économie chinoise un modèle qui force l’admiration et prend pour nous valeur, sinon de modèle, du moins d’exemple”, sans omettre de signaler les “réformes audacieuses” que Pékin a entreprises ces dernières années.

Le président de la République a tenu également à faire un diagnostic fidèle de son continent, l’Afrique. Il évoquera clairement les problèmes vécus qu’ils soient d’ordre économique ou social. Mais le Président présentera également les avancées et les avantages que recèle le continent, en mettant l’accent sur les réformes engagées que ce soit sur les modalités d’accès au pouvoir (suffrage universel obligatoire) ou encore l’amélioration du climat pour les investissements. Les économies africaines étant basées essentiellement sur l’exportation de ressources naturelles et de matières premières, elles se retrouvent forcément et indubitablement otages des fluctuations des cours sur les marchés et bourses mondiaux.

C’est justement ce constat sans appel qui incite le chef de l’Etat à déclarer que les pays africains sont “actuellement en quête d’un modèle économique nouveau prenant appui sur une production industrielle permettant les plus-values nécessaires pour une croissance durable et pour le développement harmonieux de nos économies”. Pour ce faire, le président de la République, évoque “la disponibilité de ressources variées et abondantes ainsi que la présence d’une main-d’œuvre qualifiée et compétitive.”

Si les relations politiques entre la Chine et l’Afrique connaissent un développement sans cesse croissant, les relations économiques quant à elles, “se situent encore en deçà de nos potentialités réelles”, déclarera le président de la République. Pour élever cette coopération économique au niveau de celui du domaine politique, Abdelziz Bouteflika pense “sincèrement que les hommes d’affaires chinois sont les mieux placés pour participer à cette grande entreprise”, et de les exhorter à renforcer leur présence en Afrique, et ce à travers des investissements dans les secteurs productifs. L’agriculture, les infrastructures, l’énergie et les nouvelles technologies sont des secteurs que Abdelaziz Bouteflika a cités en exemple, en termes de créneaux d’investissements porteurs en Afrique. Le chef de l’Etat a émis le souhait de voir les flux commerciaux existants — tout en appelant à leur renforcement — “s’intégrer dans une perspective plus large pour devenir un facteur de développement et un vecteur de croissance”.

Dans son discours, le président de la République a ainsi sensibilisé les participants à ce 3e Forum de coopération sino-africaine sur la nécessité d’aller de l’avant avec le souci d’un développement mutuel et durable pour les deux parties.

I. Ben.

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