Le FLN avec plusieurs visages à Tizi Ouzou

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Les politiques refont surface à Tizi Ouzou, occasionnellement du moins. A la faveur d’une élection sénatoriale à plusieurs inconnues, les élus de la wilaya, tout comme les structures locales des partis, se sont impulsivement arrachés à l’hibernation (devenue déconcertante !) qu’ils ont observée depuis les dernières partielles.

De fait, les partis ont renoué non sans un certain enchantement avec les différents aspects de la mobilisation partisane, les discours de propagande et surtout les intrigues de coulisses, pour livrer, chacun avec ses méthodes, cette énième bataille électorale à Tizi Ouzou.

Une bataille que les partis en lice semblent affronter à fortunes diverses compte tenu des frappants contrastes observés d’une formation à l’autre.

Le parti le plus en vue de ces sénatoriales, le FLN, en est également et paradoxalement le plus fragile. Déchiré par ses éternelles luttes intestines, le parti de Belkhadem s’affiche, à quelques jours du grand rendez-vous sénatorial, très mal en point. Ce même parti aurait “péché” lorsqu’il a voulu instaurer et pratiquer de réelles normes démocratiques pour le choix de son candidat. Qu’on en juge ! En tenant, il y a quelques jours, des élections primaires, il a été recueilli pas moins d’une vingtaine de candidats à la candidature, et c’est là justement tout le problème du FLN.

En organisant ces partielles, le parti avait certainement en tête de ménager les tendances et préserver une unité partisane que tout le monde serait fragile à Tizi Ouzou. Mais c’est exactement l’effet inverse qui s’est produit. Une vingtaine de candidats peuvent représenter (et ce ne serait pas un fait inédit dans un parti comme celui de Belkhadem) une vingtaine de courants pas forcément homogènes. Les grands électeurs ont donc surfé sur cette large gamme de candidatures et les directives des “clans” qu’ils représentent pour désigner un seul représentant. Il s’agit de Mme Aït Merrar, dont il faut souligner ici qu’elle a été élue avec 16 voix seulement sur 97. La candidate du FLN est loin de faire le consensus (encore moins l’unanimité) au sein de son propre parti. Résultat des courses : la cohésion dans les rangs du parti semblent sérieusement compromise, et l’unité que le FLN tenait tant à préserver (au moins jusqu’aux prochains législatives) est plus que jamais émiettée. Et comment le dire autrement lorsque des indiscrétions au sein même du parti évoquent un éventuel recours à l’abstention le 28 décembre prochain pour désapprouver la candidate du parti, ou plus grave encore, procéder – tout bonnement – à un vote-sanction pour atteindre les mêmes objectifs ?

Ahmed B.

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