Un ministre façon gasconne

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Huit-cents millions et quatre bus”, titrions-nous en grosse casse à la “Une” d’hier à propos de la visite de Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale, à Béni Douala et à Boghni. “Après avoir attentivement écouté les évaluations techniques et financières du projet, le ministre a immédiatement ordonné qu’une enveloppe de 800 millions de centimes soit allouée pour parachever les travaux”, écrit notre collègue de la rédaction de Tizi. C’est peut-être là tout le style Ould Abbas : “ordonner immédiatement” le déblocage d’enveloppe et l’affectation de minibus. Ce styles, ou plutôt cette hâblerie de vizir au geste ample, a ses limites surtout qu’il se prolonge dans le temps. A Béjaia, où le ministre se déclare “se sentir comme étant un enfant de cette région”, on en a par-dessus la tête. Hier c’était les ouvriers de Mac-Soum (Akbou) qui achètent un encart chez un confrère pour s’irriter d’une promesse de Gascon de Monsieur Ould Abbas. “Monsieur le ministre de la Solidarité nous a promis un plan de travail pour un million de paires de chaussures pour les nécessiteux et les démunis, aujourd’hui nous attendons toujours la concrétisation de ce plan”, se plaignent, au président de la République, des travailleurs menacés de chômage technique. Ils ne sont pas les seuls.La liste des entités bougiotes “vampirisées” par les jugements mielleux de Ould Abbas est longue : tous les sinistrés du séisme du 10 novembre 2002 de Béni Maouche, les 650 familles des cités coloniales de “transit” d’Ouzellaguen et trois communes qui attendent toujours leurs bus-solidarité. On savait un peu qu’en politique, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. On ignorait par contre complètement que les Gascons étaient Algériens.

Mohamed Bessa

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