Les insultes de Aït Ahmed

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La grogne que connaît le FFS a fini par sortir Hocine Aït Ahmed de ses gonds. Dans une lettre adressée au conseil national de son parti, le chef historique du Front des forces socialistes s’attaque de manière violente aux protestataires, mais aussi aux médias, notamment notre journal et le pouvoir qui, à ses yeux, est derrière cette « conspiration ».

Longue de trois pages, la lettre du zaïm reconnaît l’ampleur du problème que vit son parti. « De ma vie, je n’ai jamais vécu une situation aussi rocambolesque et insensée au sein du FFS », avoue le président du FFS qui rappelle que pour la première fois « le secrétariat national décide enfin de mettre en application notamment la stratégie des résolutions du 3e congrès du parti ».

Et pour expliciter sa position, parce que c’en est une, le chef du FFS emploie des mots forts pour qualifier les protestataires. « Jamais le FFS, où prévalent les principes politiques de respect, n’a connu de telles pratiques de truands dont la police politique a toujours usé et abusé pour contrôler les franges en colère de la société y compris les clubs sportifs », écrit-il avant de s’en prendre aux médias, notamment la radio nationale et notre journal qui ont rendu publique cette contestation qui est, à ses yeux, « loin d’être un phénomène de génération spontanée ».

Chose rare chez le FFS, surtout chez son président, Hocine Ait Ahmed reconnaît, en des termes clairs, que la rébellion est due à une contestation interne. « Il faut reconnaître que les services n’ont fait qu’exploiter la dégradation interne à l’organisation du FFS », avoue-t-il avant d’assaillir les frondeurs qui sont connus « de tous comme étant soit des corrompus, soit des escrocs, soit tout simplement des gens très proches des services ». Et là, le premier responsable du Front des forces socialistes, à partir de son exil helvétique, trouve la réponse. Ce sont, selon lui, ceux qui n’ont pas bénéficié d’avantages matériels ou ceux qui n’ont pas figuré sur les listes électorales.

Pour battre en brèche les arguments de « l’opposition », le président du FFS répond, de façon inhabituelle, aux reproches personnels qui lui sont faits. Ainsi, il démentira le fait qu’il reçoive de fausses informations et qu’il tienne ses informations d’un cabinet noir. « Je me fie d’abord aux rapports du secrétariat national, dont j’apprécie le dévouement, la compétence, l’esprit d’équipe, la modestie exemplaire et surtout leur qualité fondamentale : la franchise. Ce ne sont pas des menteurs, fabricants de fausses informations ou de vérités », assène-t-il.

Il niera aussi le fait de traiter avec « des proches ou des sages ».

Pour lever toute équivoque, le chef du parti exhorte les anciens responsables, notamment ceux qu’on cite comme instigateurs des troubles, à prendre position publiquement contre ce mouvement de protestation. « J’aimerais bien en savoir plus sur les positions de certaines notabilités du parti, qui magouillent dans ses eaux », écrit-il avant d’émettre un souhait : « J’espère que les ex-dirigeants finiront par sortir de leur mutisme pour condamner sans ambages ces pratiques maffieuses qui ne déshonorent que leurs meneurs et leurs inspirateurs. Leur silence serait un soutien à la conspiration ». Et pour conclure, Hocine Ait Ahmed réitère son soutien à Ali Laskri, « la crème des hommes ».

Ali Boukhlef

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