«Cette commémoration est, pour moi, la continuité de ma souffrance, tant que je n’ai pas fait mon deuil sur mon fils, je ne peux parler de fête. Mais sachez que sa naissance est un véritable conte, elle s’est produite en un jour lumineux malgré l’hiver et le froid.
“Z zur fellas i ckuntedh. Ula d ayen zran-t w allen qqaren a-t shetrifedh». Si les gens croient que j’ai oublié, c’est faux. Comment dois-je oublier ceux qui l’ont tué ? Si un jour, j’ai à oublier, ce jour-là, ce sera la fin de ma raison.
Ces gens-là doivent être sûrs que jamais nous ne céderons sur la quête de la vérité sur l’assassinat de mon fils. N’en déplaise à ceux qui nous ont laissés tomber. Non ! Il est impossible que j’oublie ce qui est arrivé à mon enfant, je réclamerai la vérité, y compris du fond de ma tombe. Comment voulez-vous que j’oublie, moi qui n’ai jamais connu de joie depuis la mort de Lounès ?
“Anda yella u qvayli i ssehan ; tsisegnit seddaw walim”. J’ai le sentiment que les Kabyles ont changé de veste. Sont-ils devenus traîtres !?
Autant dire aussi que Lounès avait emporté la clé de solutions avec lui dans son éternelle demeure ! Les Kabyles ne sont plus fédérés comme ils l’étaient de son vivant.
Que les gens sachent que mes adversaires sont ceux qui ont refusé l’enquête sur l’assassinat de Lounès.»
Noureddine Medrouk, secrétaire général de la fondation
«Chaque date qui nous lie aux évènements sur Lounès, que se soit sa date de naissance, la date de son assassinat, le 20 avril, la date de son kidnapping… est pour nous une occasion pour mettre en avant notre quête de vérité sur la mort du Rebelle, car c’est la revendication cardinale de tout un peuple. Quand bien même cette revendication est devenue la raison d’être pour sa famille !
Concernant cette journée, nous nous félicitons pour la grande mobilisation qui dénote de l’attachement fidèle des gens à leur idole, Lounès Matoub. Que ce soit ici à Taourirt, à Paris ou même à Houston, aux USA, les compatriotes ont démontré à quel point ils restent mobilisés derrière les idéaux du Rebelle.»
Hacène Ahrès, chanteur et ancien compagnon de Lounès
«Jamais je ne dirai que Lounès est absent. Jamais je ne pourrai concevoir que Lounès soit oublié. Autrement nous ne serons jamais aussi présents ici chez lui comme nous le faisions de son vivant, avant son assassinat. Nous venons chez lui pour prouver aux autres qu’un artiste ne meurt jamais. Mon idole, mon “collègue” mais également mon ami Lounès est toujours là, présent chez lui, avec moi et aux côtés de ses fans. Je le dis car, chaque jour que Dieu fait est un jour de naissance, un autre jour de gloire pour le Rebelle.»
Propos recueillis par M.A.T