Le meurtrier sauve sa tête

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Les faits de l’affaire que le tribunal criminel a eu à juger hier remontent à la nuit du 29 au 30 décembre 2003 lorsque l’accusé qui se trouvait dans un bar à Akbou avec deux de ses amis G. A., et O. Y., qui vont être impliqués dans l’affaire, propose à ces derniers la compagnie d’un 4e compère, A. Y., qui sera la victime. Il était 20 h environ et A. Y. a pour habitude de se trouver à cette heure au café La Vidéo. Ils partent le chercher dans la voiture de G. A., mais c’est B. N. qui conduit. Au bar, B. N. déclare qu’il n’a plus d’argent et il faut qu’il aille en chercher à Tazmalt (18 km d’Akbou).Il demande à ses camarades de l’attendre et à A. Y. (future victime) de l’accompagner.Après avoir roulé un certain temps (20 à 30 mn), il stationne devant un immeuble de la cité Zedma à Akbou, cité indiquera plus tard le procureur qui est isolée et mal éclairée. Il montre à son compagnon un appartement et lui dit que c’est là que se trouvent les filles avec qui ils allaient passer la nuit. Sur ce point précis, il déclare au président du tribunal que son compagnon voulait lui enlever les clés de la voiture et choisir la meilleure des deux filles. Et c’est à ce moment-là, déclare-t-il, qu’il décide d’assommer son compagnon avec une massue. En fait, on apprendra au cours de l’audience qu’il lui a asséné sept coups sur la tête.Il déclarera aussi que la victime a pour habitude d’avoir des relations sexuelles contre nature avec lui, contre sa volonté et de lui réclamer régulièrement des sommes d’argent allant de 50 à 100 DA. “En fait, indique-t-il, je ne voulais pas le tuer, mais le rendre paraplégique à vie”.Le procureur, dans un long et détaillé réquisitoire, s’est attelé à mettre en évidence le côté préméditation et le guet-apens du crime ainsi que la sauvagerie avec laquelle il a été commis. “7 coups de massue sur la tête”, a-t-il répété.Quant à la défense, assurée par maître Benouaret, elle s’est évertuée à démontrer le caractère accidentel du crime. Les quatre compagnons étaient des amis qui avaient l’habitude de s’amuser et de boire ensemble, et l’accusé, insistera l’avocat, n’avait aucunement l’intention de donner la mort.Après délibérations, le président fait la lecture du verdict : réclusion à perpétuité pour B.N., 6 mois avec sursis pour O.Y. et relaxe pour G.A.

B. Mouhoub

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