Se battre contre la montre… et contre ses propres militants !

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Rien qu’une semaine nous sépare de la date-butoir pour le dépôt des listes de candidatures. Les partis en lice livrent une incroyable bataille contre la montre, pas seulement pour respecter les délais fixés par l’administration mais aussi et surtout pour gérer (ou étouffer, c’est selon !) les inévitables mécontentements que génère l’opération de confection des listes.

Le FLN de Tizi Ouzou en sait quelque chose. Après avoir donné l’impression d’agir dans la “transparence” et la “légalité” en offrant à ses 67 kasmas l’opportunité (inespérée) de présenter un ou deux candidats à la candidature, le parti de Belkhadem a fait comprendre à la centaine de candidats “récoltés” que la commission de candidature, chapeautée par Ali Seddiki, le superviseur de wilaya, se chargera de tout transmettre à la direction nationale en vue d’établir la mouture définitive. Or tout le monde sait (y compris les candidats eux-mêmes ! ) que cette démarche a des critères beaucoup moins catholiques que ceux de la présélection effectuée au niveau des wilayas. En définitive, nous confient quelques observateurs aguerris, cette étape n’est motivée par aucun souci de “démocratisation” des candidatures mais s’apparente plutôt à une véritable opération de filtrage. Il faut dire que le FLN, hanté par l’idée de se “tromper de candidat” fait tout pour écarter toute personne suspecte d’entretenir une quelconque sympathie envers Ali Benflis.

L’option choisie s’inscrit donc très logiquement dans la stratégie prônée par Belkhadem après les dernières sénatoriales, lorsqu’il a publiquement “promis” de sanctionner tous les “vendeurs de voix au sein du parti”. Et puisque tout le monde connaît tout le monde au FLN, la consigne est donc très claire : il ne faut surtout pas présenter de candidats benflissistes et éviter à tout prix de reconduire les députés actuels dont la majorité a été élue du temps où Benflis était patron du parti. La liste définitive sera donc arrêtée par l’état-major du FLN, quoi qu’en pense la base et quoi qu’en pensent les mouhafadas. Cela ne peut pas s’effectuer sans risques. Des rebellions peuvent bien se soulever ici et là, y compris à Tizi. Les vendeurs de voix pourraient alors se venger. Impitoyablement.

Concernant l’ex-parti majoritaire au Parlement,le RND, les choses se présentent beaucoup plus sereinement. D’abord parce que le parti d’Ouyahia a décidé de décentraliser l’élaboration des listes en accordant cette prérogative aux commissions de wilaya créées à cet effet, et aussi en raison de cette entente (qui frôle le consensus) qui entoure l’opération de tri des candidats.

Les deux députés du parti à Tizi Ouzou, Mokadem et Afir, se représentent à nouveau. D’autres noms, tels que Kahlouche Belhadj et Mme Larfi, sont annoncés pour enrichir la liste.Tayeb Mokadem serait à la tête de celle-ci. Rien de plus clair !

En revanche, le RCD ne semble pas avoir tranché pour le “classement” de ses candidats. Les deux courants qui se disputent le leadership de la liste à Tizi-Ouzou n’ont toujours pas atteri sur un terrain d’entente. Mieux, on croit savoir que Nordine Aït Hamouda, annoncé comme tête de liste il y a quelques jours, aurait fait appel à Ali Feraoun (le fils du célèbre écrivain) pour lui céder sa place. Si la chose venait à se confirmer, ce sera la deuxième fois que M. Feraoun se présente à des élections législatives sous la houlette du RCD, après celles de 1991. l’avocate Lila Hadj Arab aurait également été appelée à la rescousse pour faire barrage au trio Moula-Ikherbane-Bellabès, les principaux animateurs du courant anti-Aït Hamouda. Une autre indiscrétion fait état d’un “transfert” imminent de Hamid Lounaouci vers Alger. Selon toute vraisemblance, il figurera en deuxième position derrière la tête de liste, Saïd Sadi.

Ahmed Benabi

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