Répit pour la classe politique

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Les raisons officiellement invoquées du report tiennent au caractère inopportun du mois de septembre qui coïncidera avec la rentrée scolaire, le Ramadhan précédant les fêtes de l’Aïd.

Des échéances qui, explique le communiqué du Conseil du gouvernement, influeront sur l’organisation et le déroulement du scrutin.

Cette mesure, qui satisfait à la revendication de certaines formations politiques, dont celle du PT de Louisa Hanoune, semble donc avoir été aisément décidée puisqu’elle fait l’objet d’un consensus de toute la classe politique dont les composantes ont tout à gagner à ne pas se jeter dans une bataille électorale quatre mois après la désaffection historique de l’électorat aux législatives.

Car, c’est là en fait, la motivation fondamentale du report des locales, la crainte d’un 17 mai-bis, que justifie d’autant plus les échéances démobilisatrices attendues pour la rentrée sociale.

Par ailleurs, la décision de différer le scrutin des locales, a l’avantage pour le gouvernement de s’auréoler d’une certaine vertu démocratique, dans la mesure où elle répondrait aux doléances de formations de l’opposition relatives au report de ces joutes.

Or, il parait évident en fait que plus que tout autre formation politique, c’est bel et bien le FLN qui profiterait le plus de cette mesure. D’une part, parce que, étant le parti majoritaire au sein des institutions, le report des locales lui permettrait de s’y préparer d’autant mieux pour parachever son hégémonie. D’autre part, ce répit lui offre l’occasion de mettre de l’ordre dans la maison, sachant le sérieux préjudice, en matière de guerre intestine, que lui a causé son implication dans les conditions que l’on sait aux législatives.

L’aubaine du report l’est également pour un parti comme celui de Hocine Aït Ahmed, le FFS, en l’occurrence, objet d’une violente dissidence interne à l’encontre de la direction en place, au traitement de laquelle les dirigeants du Front disposent, désormais, d’un temps supplémentaire avant les élections locales.

Du point de vue de l’autorité présidentielle, ce report semble participer de la même stratégie qui a motivé la reconduction du gouvernement Belkhadem, à savoir, le souci de préserver, en la renforçant si possible, la domination de l’Alliance au sein des institutions élues, en vue de la préparation de l’échéance présidentielle de 2009.

Reste à savoir quelles garanties concrètes auraient les autorités et les partis de l’Alliance que l’électorat participerait aux locales à un taux satisfaisant grâce au prolongement de la date du scrutin.

H.O.

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