Sarkozy à Alger le 9 juillet

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Un choix qui n’est évidemment pas fortuit. Ce serait signifier à Alger que Paris en dépit de l’enterrement du projet du Traité d’amitié tiendrait à préserver le caractère privilégié des relations algéro-françaises.

L’occasion pour les deux parties d’aplanir les  » malentendus  » nés de la polémique sur le traité d’amitié entre la France et l’Algérie, avec lequel le candidat Sarkozy avait pris ses distances ayant clairement considéré que. « L’amitié n'(a) pas besoin d’être gravée dans le marbre d’un traité », dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, et d’ »en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi ». Mais voilà qui n’est pas pour altérer le sens des réalités de Sarkozy qui pour ne pas vexer le Royaume Chérifien compte s’y attarder après son séjour à Alger, selon la presse française.

Par ailleurs, si l’on en croit les mêmes sources, l’objectif majeur à l’ordre du jour de ce périple serait l’entame avec les pays maghrébin des discussion sur le projet sarkozien d’une  » Union méditerranéenne  » tel qu’il l’avait suggéré lors de sa campagne électorale, en févier dernier.

Dans l’une de ses interventions (à Toulon en février 2007), le candidat avait préconisé « la création d’une Union méditerranéenne sur le modèle de l’Union européenne (UE), pour les pays de la Méditerranée ». La France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Turquie, la Grèce, et Chypre devraient en faire partie.

L’Union méditerranéenne aura vocation à « travailler étroitement » avec l’UE et à « avoir avec elle des institutions communes », avait-il préconisé.

Or, de par ce projet bien des observateurs imputent à Sarkozy l’intention de tenter de se sortir du périlleux engagement qu’il avait fait lors de sa campagne de s’opposer à l’entrée de la Turquie au sein de l’UE.  » L’alternative  » d’un regroupement régional pourrait, selon ses calculs le racheter aux yeux d’Ankara, faute de quoi ses positions lui vaudraient de s’aliéner un pays dont le potentiel économique est justement la principale motivation des Européens en faveur de son intégration.

Sarkozy ne s’en est d’ailleurs pas caché qui, en perspective du projet de l’Union méditerranéenne a clairement déclaré que « c’est dans la perspective de cette Union méditerranéenne qu’il nous faut envisager les relations entre l’Europe et la Turquie. Car l’Europe ne peut pas s’étendre indéfiniment. »

Sarkozy le pragmatique compte ainsi, faire de  » son  » Union d’une pierre deux coups. Car dans le cas où son projet venait à prendre forme, ce serait pour Paris, rien moins que l’immensité d’un marché méditerranéen outre la nature éminemment stratégique au plan géostratégique de cette région du monde qui lui serait acquise. Au dam surtout du rival par excellence que sont les USA de plus en plus entreprenants à cet égard.

Hakim Outoudert

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