Le ton discordant du CLA

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l Les résultats officiel du bac communiqués par le ministère de l’Education suscitent déjà la crainte des syndicats autonomes. La coordination des lycées d’Alger (CLA), par la voix de son porte-parole, Redouane Osmane livre une tout autre lecture du taux de 53,27% de réussite aux épreuves du fin de cycle secondaire.

 » Derrières les statistiques, il y a la réalité amère des chiffres sur le terrain « , estime le CLA dans une déclaration rendue publique hier. Selon ce syndicat, non agrée, 21% des 53% des reçus au bac représentent une génération de jeunes scolarisés qui sont arrivés en terminale alors que les 75% restant n’accéderont pas à l’université. Le CLA réclame à ce que 80% des élèves fassent leur enseignement secondaire et ce, en mettant plus de moyens. D’autres griefs sont mis en évidence.  » Il reste que la part de réussite au bac et autres examens nationaux ne nous menent pas à l’optimisme, c’est un gâchis pédagogique « , atteste le communiqué du CLA. Celui-ci considère, inquiétant, que parmi les 53% des admis, une grande majorité sont des doublants voire des triplants, en qualifiant de  » gâchis social « , les 100 000 élèves quittant le cycle secondaire sans passer le bac. Selon le CLA, il est illusoire d’affronter les standards internationaux en mettant dans la rue des milliers de jeunes, issus du cycle secondaire, sans formation, ni diplôme. Au delà de la réussite d’un nombre croissant de candidats, la démocratisation et l’élévation du niveau de scolarité, le syndicat décèle des points d’anomalies. Le désengagement financier de l’Etat, l’élaboration de cartes scolaires par la réduction des divisions scolaires, la surcharge de classes et l’extinction des filières de l’enseignement technique sont autant de récriminations relevés à l’égard des responsables de l’Education nationale. Caustique, le CLA souligne que le ministère de L’Education occulte les besoins spécifiques des enseignants et des élèves, en favorisant l’augmentation des inégalités. Sur un autre chapitre, celui du procès des animateurs de la coordination intersyndicale, prévue aujourd’hui, au tribunal d’Alger, le CLA indique que la plupart des syndicalistes sont poursuivis pour la simple raison d’avoir tenté de créer une coordination intersyndicale de l’éducation et accompagner le mécontentement dans le secteur de l’éducation. Le CLA avertit contre toute condamnation qui sera au profit  » des tenants du verrouillage syndical  » et du  » tout répressif « . Cependant, un non lieu, en faveur des  » syndicalistes marquera l’échec des tentatives malveillante de l’instrumentalisation de la justice « , ajoute le CLA. Ce dernier rappelle avoir dénoncé les fondements juridiques de la plainte du ministère de l’Education et les détournements des procédures judiciaires par l’administration pour casser le mouvement des grèves. Le CLA appelle les forces vives de la nation, personnalités et partis politiques, à être massivement présent, au tribunal d’Alger, en guise de soutien et de solidarité avec les syndicalistes poursuivis en justice.

Hocine Lamriben

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