Deux ans de prison ferme pour 26 prévenus

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Le juge Redouane Benabdellah a prononcé rapidement sa sentence dans ladite salle de conférences reconvertie pour la circonstance en prétoire. Abdelkader Hemani, cadre au CTC, en fuite selon la justice, a écopé d’une peine de prison ferme de trois ans et ce, sur la base des articles 288 et 289 du code pénal en rapport avec l’homicide et blessures involontaires ainsi que l’article 77 du code de l’urbanisme. Appliquant les mêmes dispositions juridiques, le magistrat a condamné trois autres cadres du CTC. Mouloud Trraki, Rabah Sirkisti et Farid Belghalem à deux ans de prison ferme. Même peine à l’encontre de deux cadres de l’OPGI, en l’occurrence H’cene Semati et Nacer Lalig et autres ingénieurs, techniciens ou responsables de l’étude répondant aux noms de Hakim Tassist, Karim Boughanem Zenit, Youcef Benouali, Akli Ould Braham, Mohamed Abdelkader, Abdenour Akkad, Farah Kerkache et Redouane Mebrouk. Côté matériel du verdict pour les prévenus sus-mentionnés : 50 000 DA.

Se référant ensuite à l’article 429 du code pénal, le juge a requis aussi une peine de deux ans de prison ferme assortie de la même amende contre 14 autres prévenus, entrepreneurs ou responsables de bureau d’étude ou de suivi des projets. Liste des concernés par ladite condamnation : Baya Omar, Mohand Saïd Taleb, Abdenour Merzouk, Chérif Daïd, Kamel Mellal, Hassène Laroussi, Omar Laroussi, Ahmed Daoud, Abdelkader, Bessaâd Omar, Neghal Hemmani, M’henni Yesri, Rabah Boumezrag et Hamoudi Boulakakaz. Le magistrat a par contre prononcé l’acquittement au profit du P-DG de l’EPLF, Mohamed Selkim, le DG de l’OPGI, Kamel Henni Adda, le promoteur immobilier Hassane Derriche et le responsable du projet immobilier SNTF, Ziadi Mouloud et d’autres entrepreneurs, Rabah Boussalah et Ahmed Amanay. Et il maintient la disculpation de Achour Ghazibaouène, Hamid Aït Sidhoum et Boussaâd Chebbi, demandé par le procureur. En date du 21 juillet du mois en cours, celui-ci avait pour rappel, requis les peines maximales à l’encontre de 35 prévenus. Parmi eux, 33 ont été condamnés suite au réquisitoire du représentant du ministère public, à trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Contre deux autres, la peine demandée était de deux ans de prison ferme assortie de la même amende. Paraissant abattu, suite à ce verdict, maître Khaled Bourayou a expressément dit que “son mandant M’henni Yesri, exécuteur du projet SNTF de Corso n’est pas responsable des effets du séisme”. Celui-ci relève, selon lui, de la volonté divine.

Réagissant à ce verdict et jurant de faire appel, l’entrepreneur Ahmed Nechat a précisé, lui, qu’au niveau du projet immobilier de Zemmouri, où il a participé, aucune victime n’a été déploré. Et l’on oublie, dit-il, que cette commune où les bâtisses se sont effondrées est considérée comme l’épicentre du cataclysme. Baya Omar, entrepreneur engagé dans un projet à Corso, est déçu lui aussi par ce verdict : aucune victime n’y a été dénombrée. Et ce n’est pas moi qui ait choisi le terrain où les immeubles se sont écroulés. “Aussi, l’étude du sol ne fait pas partie de mes prérogatives”. Témoignage émouvant de la femme de Rabah Sirkisti, cadre du CTC : “Mon mari a écopé d’une peine de prison ferme de deux ans, alors qu’il n’avait qu’un bon de sortie pour superviser, en remplacement d’Abdelkader Hemmani, le projet GPLF des Issers. Et d’ajouter, la rage au cœur : “Mon mari a été condamné parce qu’il fait partie, tout simplement, des zaoulia, les personnes humbles sans défense”. L’ex-directeur du CTC donne cette précision : “Abdelkader Hemani, qui écope de trois ans de prison ferme, n’est pas en fuite. Il a présenté sa démission en bonne et due forme en 1997 avant de quitter le territoire national pour des raisons sécuritaires”. Ayant défendu le P-DG de l’EPLF et eu gain de cause, l’avocat Benbarah s’est déclaré, lui, satisfait du verdict. L’affaire peut connaître des suites, puisque les mécontents du sort qui leur a été réservé comptent faire appel.

Salim Haddou

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