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Aux sources de la légende

1789
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Le cent cinquantenaire de la résistance de 1857 a fait l’objet d’une commémoration à Icheriden. C’est à un véritable pèlerinage que les visiteurs, conférenciers, animateurs, se sont adonnés sur ces hautes terres de combat, qui ont vu s’affirmer la personnalité hors du commun qu’était Lla Fadhma N’Soumer. Pendant trois jours se sont succédé des visites de sites historiques ayant été le théâtre de batailles importantes (Icheriden, Ouaylal, Tighilt Hadj Ali…), des conférences thématiques, des débats fructueux et des animations diverses…

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Les conférenciers ont traité de thèmes liés à la pénétration française en Kabylie. On notera, entre autres, la communication de Ouali Aït Ahmed sur la prise d’Icheriden et, une autre sur la continuité historique de la résistance amazighe par M. M. Lounaouci. La communication de Omar Kerdja se situe au cœur même de l’événement. Cet enseignant passionné de Fadhma N’soumer et de la partie y afférente de notre histoire a exposé au public du Centre culturel l’évolution de la personnalité de l’héroïne, originaire de Ouerdja au pied du Djurdjura. On demeure saisi par la conjonction de difficultés familiales et sociales dont Fadhma a pu triompher au sein de sa propre communauté d’abord, pour ensuite émerger en tant que guide de la lutte armée face à l’occupant. Ce n’est pas une mince affaire de s’opposer à sa prédestination de femme soumise issue d’une famille maraboutique. Elle refusa un mariage arrangé, subit le bannissement ainsi que sa famille et se réfugia pour un temps chez son frère. C’est en s’entourant d’une aura de mysticisme que cette très belle femme commença à acquérir un pouvoir sur les hommes et les femmes de sa région, puis des alentours. Ces qualités de tacticienne furent expérimentées pour la première fois aux côtes de Boubghla dans la bataille de Tachkirth, qui dura deux mois. L’armée de Randon fut repoussée par les guerriers kabyles. Et depuis, elle ne cessa de harceler les troupes coloniales, apparaissant là où on ne l’attendait point, frappant et battant en retraite quand il le fallait. Entre-temps, elle ne cessa d’étendre son influence et de fédérer autour d’elle les tribus de la Kabylie, du Djurdjura, soutenant les chefs de guerre locaux. Elle participait en organisant la défense, faisant creuser des tranchées, mobilisant les femmes pour charger les fusils, approvisionner, galvaniser les combattants. Mais c’est dans la bataille historique de 1857, à Icheriden, que Fadhma N’soumer démontra ses qualités guerrières et son ascendant sur les autres chefs de guerre. Mais les stratèges de l’armée d’occupation, déterminés à occuper la Kabylie, firent appel à autant de renforts pour réduire la pasionaria kabyle. Alors que bon nombre de chefs mâles se rendaient déjà à l’ennemi et faisaient allégéance, elle tint encore la dragée haute aux soldats d’occupation. La bataille de Takhlidj Nath Atsou vit l’extermination à la baïonnette des combattants kabyles qui ne voulaient pas se rendre. Et c’est pour éviter un bain de sang aux femmes sous sa protection qu’elle accepta de se rendre. Son charisme et sa détermination firent une forte impression jusque dans les armées ennemies qui la surnommèrent la Jeanne d’Arc du Djurdjura.

Amarouche

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