Accueil Évènement  »Ali Benhadj ne doit plus faire de politique »

 »Ali Benhadj ne doit plus faire de politique »

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La Kabylie n’a besoin ni de zaïm ni de gourou. Elle a besoin de paix et de relance économique. C’est seulement une fois le véritable débat politique revenu, que nous allons connaître le poids politique des uns et des autres ». Amara Benyounès n’a visiblement pas besoin de dire plus sur la crise qui couve toujours en Kabylie. Cette déclaration a été faite jeudi dernier par le secrétaire général de l’UDR à l’ouverture de la 3e session ordinaire du Conseil national de son parti organisée au Centre international de jeunesse de Sidi Fredj. Cette session est saisie par le leader de l’UDR pour se prononcer sur des questions relevant de l’actualité nationale, mais également pour faire part de la situation organique du parti après un périple qui l’aura mené dans plusieurs localités du pays. Le point le plus important sur lequel Benyounès a beaucoup insisté est celui de l’amnistie générale. « Il faut être intransigeant avec les terroristes. Ils ne doivent pas transformer la défaite militaire en victoire politique. Ali Benhadj, Madani Mezrag et leurs compagnons ne doivent plus faire de la politique. Sinon, on se retrouvera dans une situation plus catastrophique que celle des années 1990 », a-t-il averti. Pour le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la République, le projet d’amnistie générale initié par le président Bouteflika « est un cheminement logique » de la politique de ce dernier, qui, rappelle encore l’intervenant, a déjà initié la loi portant rétablissement de la concorde civile. C’est toujours dans le même registre que Benyounès s’interroge sur les véritables arrière-pensées des ONG internationales, notamment Amnesty International, qui, après avoir plaidé pour la réconciliation nationale durant les années du terrorisme, s’opposent à cette option maintenant que l’Etat algérien est devenu plus fort. La réponse est claire pour le leader de l’UDR : « Ces ONG appelaient à la réconciliation au temps des massacres parce qu’elles voulaient la reddition du peuple algérien. C’est d’ailleurs pour cela que nous avions rejeté cette option. Mais nous l’encourageons maintenant que le terrorisme est vaincu militairement. C’est de cela qu’elles ont peur ». Benyounès lance un appel à ses militants afin d’être « sans pitié avec ces extrémistes quelles que soient les conséquences de cette position sur le plan électoral ». Revenant à la crise de Kabylie, le premier responsable de l’UDR dit que son parti a soutenu le dialogue entre les archs et le gouvernement « parce que c’est la seule solution possible », déclare que cette question « ne doit pas être réduite à un simple jeu électoral ». Il s’agit pour lui d’organiser des élections générales anticipées à l’échelle nationale. « Une telle initiative aurait le double mérite de ne pas singulariser la Kabylie par rapport aux autres régions du pays et de redessiner la carte politique en fonction du poids réel des forces en présence », dira-t-il en substance avant de demander à ses militants de se tenir « prêts à toute éventualité ». A ceux qui veulent « présenter l’UDR comme un parti régional ou un simple comité de soutien au président de la République », Amara Benyounès dément ces « allégations » et demande à ses détracteurs « d’aller voir les militants d’Oran, de Annaba ou d’ailleurs ». Il réitère, à l’occasion, que son parti est la seule formation politique à avoir « soutenu Bouteflika politiquement sans rien négocier au préalable ». Ce soutien est justifié, selon le premier responsable de l’UDR, par le fait que Abdelaziz Bouteflika est le seul président à « avoir épousé les grands axes du combat des partis démocrates » ces dernières années. Et ce ne sont pas les preuves qui manquent, puisque Benyounès cite la réforme de l’école, la justice, le code de la famille et le tabou de la langue française. C’est à propos de l’école justement que le chef de file des partisans de « la politique autrement » insiste particulièrement, notamment suite aux dernières sorties impromptues des islamistes quant à « la suppression de 8 spécialités dans l’enseignement secondaire ». Amara Benyounès dit que le soutien de son parti à la décision du ministère de l’Education nationale « n’est pas idéologique, mais il faut laisser les spécialités à l’université ». Sur le plan économique, Benyounès insiste sur la nécessité d’aller rapidement vers la privatisation. Pour lui, « on ne peut pas faire une économie de marché avec des socialistes et encore moins avec des trotskystes ». A rappeler que l’Union pour la démocratie et la République est structurée, selon son premier responsable, dans les 48 wilayates dont 37 sont officiellement installées.

Ali Boukhlef

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