Les bulldozers à l’assaut des bungalows de la nomenklatura

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C’est reparti pour la fameuse opération “restauration du cadre bâti”. L’information a été donnée, hier, par le wali de Bgayet qui intervenait en marge de la session de l’APW. “Au moment où je vous parle, on procède à la démolition des constructions illicites de Saket”, annonçait M. Rachid Fatmi. C’est désormais la station balnéaire de Saket, sur la côte Ouest, qui est dans la ligne de mire des bulldozers. Des résidences d’été ont été érigées sur le rivage en empiétement sur le rivage, théoriquement une propriété publique inaliénable.Profitant de la permissivité et de la complicité des agents de l’Etat, d’aucuns ont construit des bungalows et autres installations commerciales sans se soucier le moins du monde de la loi et particulièrement des servitudes liées au domaine public maritime. La loi elle-même présentait de telles failles que toutes sortes d’énormités pouvaient s’y engouffrer. Ainsi, suffirait-il juste de créer le fait accompli et attendre une “verbalisation” si modique qu’elle est en fait synonyme de régularisation.Saket est le refuge doré de la nomenklatura friquée et pistonnée.Lancée l’été passé à Béjaïa-ville, l’opération “restauration du cadre bâti” aura vu des dizaines de villas et autres excroissances mitoyennes aux immeubles être purement et simplement mises à terre. Malgré l’adhésion indéniable des populations, elle s’est néanmoins heurtée à plusieurs résistances institutionnelles. Plusieurs P/APC de l’arrière-pays refusent tout simplement de prêter main forte à cette opération. Cas extrême, le maire d’Akbou avait, lui, carrément jeté l’éponge face aux injonctions de la wilaya. La situation est désormais accentuée par le spectre de la révocation des “indus-élus” brandis par le gouvernement. Signe des temps, à Saket, c’est le chef de la daïra de Bgayet et non pas la municipalité de Toudja qui supervise les opérations de démolition.

M. Bessa

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