Entretien réalisé par notre envoyé spécial à Paris: Djaffar Chilab
Votre compagnie a bouclé l’année dernière avec faste en célébrant sa 60e année d’existence. Quel bilan faites-vous pour ce précédant exercice ?
Notre bilan est positif pour notre 60e année. C’est un anniversaire qui fait déjà de Aigle Azur la compagnie aérienne privée la plus ancienne en Europe. Nous avons transporté sur l’ensemble de notre réseau 1 600 000 passagers, avec aussi l’ouverture de nombreuses lignes. C’est une année qui nous a en somme confortés dans nos prévisions puisque nos objectifs ont été globalement atteints pour l’année 2007. Cela nous a permis d’entrevoir cette année 2008 avec toujours plus d’ambition et de nouveautés.
Parlons-en…
Nous venons notamment juste de procéder à l’ouverture d’une autre nouvelle ligne qui desservira le Mali à partir de Paris. Ce qui nous sort un peu de notre réseau habituel qui est la Méditerranée. La ligne Paris – Bamako, à partir de Orly-sud, sera assurée deux fois par semaine : les mardi et jeudi en aller, et les mercredi et vendredi pour les retours. Je dois rappeler que notre réseau englobait jusque-là l’Algérie, au départ de toute la France : de Orly-sud de façon plus importante mais aussi de Roissy, de Lile, Mulhouse, Toulouse, Lyon, et de Marseille. Sur l’Algérie, nous desservons l’ensemble des 13 aéroports. On dessert également activement le Maroc sur 7 destinations au départ de Paris et la nouveauté à partir de Lyon aussi maintenant ; le Portugal sur Lisbonne et Porto au quotidien à partir de d’Orly-sud; Et la Tunisie au départ de Paris aussi. En ce qui concerne la nouvelle ligne de Bamako, elle est encore toute jeune, un peu plus d’un mois, et les résultats sont encourageants. Je citerai aussi la ligne qui avait été également ouverte l’an dernier sur Rimini (Italie) à partir de Paris en période d’été. Nous comptons la relancer pour cette année, c’est un marché spécifique d’estivants.
C’est là autant d’indices qui confortent la vocation de votre compagnie visiblement tournée vers le Sud ?
C’est effectivement la vocation de notre compagnie. C’est la compagnie du Sud, c’est la Méditerranée, et puis il ya cette nouveauté d’aller encore plus au Sud vers l’Afrique intérieure.
C’est là un objectif particulier ?
Nos objectifs ne peuvent qu’être multiples, mais en priorité nous visons à transporter toujours plus de passagers dans les meilleures conditions de confort et de sécurité pour nos clients.
On a les appareils les plus modernes du moment, notre flotte est très récente, sa moyenne d’âge est de 5 ans. Notre flotte s’enrichira avec l’arrivée d’un nouvel appareil d’ici à l’été prochain, ce qui portera le chiffre à onze appareils, 100 % Airbus (A 319, A 320, A 321).
Ce sont des appareils de Aigle Azur, acquis en location longue durée. Le nouvel appareil, un A 319, sera acheté. Nos avions sont bi-classes, et naturellement bien entretenus. Nous venons d’ailleurs d’être renouvelés certificat » IOSA « , le label à 1300 points, le plus rigoureux, et pointu en matière de sécurité, de sûreté, de maintenance, de la formation de nos équipages et sur l’ensemble des procédures au sein de la compagnie aussi bien techniques, navigantes que commerciales. C’est un label que seules deux compagnies ont acquisa, à savoir la compagnie nationale et Aigle Azur. Je vous annonce aussi que notre compagnie vient d’être primée à Lisbonne après seulement deux ans de desserte sur cet aéroport.
Aigle Azur a remporté le prix de l’environnement 2007. Notre compagnie a enregistré un autre acquis puisqu’elle dispose maintenant de sa propre filiale de maintenance, Azur Technique, basée à Orly. Cela dit, parmi nos objectifs pour cette année 2008, on vise également l’ouverture d’autres nouvelles lignes pour élargir davantage notre réseau.
Avec le retour en force des autres compagnies étrangères qui desservent actuellement à nouveau l’Algérie, peut-être que la concurrence pèsera sur la rentabilité de l’activité du trafic aérien dans le ciel algérien. Vous en êtes satisfaits ?
On a toujours compté avec la concurrence à Aigle Azur. Pour l’année 2007, notre coefficient moyen de remplissage se situe autour de 65 %, un chiffre qui reste à améliorer car il n’est pas suffisant. C’est surtout dû aux vols supplémentaires qu’on prévoit en période d’été pour répondre au flux des voyageurs qui augmente par moments dans un sens, et par d’autres dans le sens inverse.
Cela nous fait perdre quasiment dix points. Car, en périodes de vacances, nous envoyons des avions certes pleins au départ de France mais ils reviennent quasiment vides d’Algérie. Et ces mêmes données s’inversent lors des de rentrées scolaire et sociales. Vous avez alors des avions dépêchés vides à partir de France pour aider notre émigration à rentrer à temps. A cette occasion, je profite pour annoncer l’ouverture des réservations pour cet été dès mercredi prochain.
C’est une opération qu’on essaye de lancer de plus en plus tôt pour permettre à notre clientèle de réserver et d’acheter ses billets, pour les vols d’été, tranquillement à l’avance avec un avantage certain de trouver les places aux dates voulues et à des tarifs concurrentiels. La politique de la compagnie est aussi d’inciter, en période creuse, à travers des campagnes promotionnelles, à voyager pour permettre aux uns et aux autres de se rapprocher de la famille à la longueur d’année. Aigle Azur s’exerce chaque jour davantage pour faciliter les formalités des réservations et d’achat de billets. Dès la semaine prochaine, la compagnie procédera au lancement de son site Internet sur lequel notre clientèle pourra désormais effectuer des réservations, en plus des informations et orientations qu’elle pourra avoir sur une simple connexion sans avoir à se déplacer. Des offres de service de location de chambres d’hôtels et de voitures seront toujours également sur le site. On compte aussi, une fois les contraintes levées à travers les aéroports restants, généraliser très prochainement l’application du billet électronique lancé par notre compagnie en début juin dernier.
Çà et là, il se dit que Aigle Azur serait sérieusement intéressée pour investir le marché des lignes intérieures en Algérie. Confirmez-vous cet intérêt qu’on vous prête ?
Aigle Azur s’est effectivement manifestée depuis quelque temps en montrant son intérêt pour la desserte des lignes domestiques en Algérie si cela venait à être réglementairement possible.
Ce n’est pas encore le cas. Nous restons à l’écoute, et nous suivons l’actualité et surtout l’évolution des textes. C’est ce que je peux dire pour le moment. Lorsque l’ouverture aura lieu, à ce moment-là, on pourra en parler plus concrètement.
Par ailleurs, d’après ce qui a été dit précédemment, des pourparlers auraient été engagés pour une éventuelle reprise de la filiale passagers du groupe CNAN. Peut-on savoir où en sont les discussions ?
Pour la CNAN, les négociations sont effectivement en cours, et nous espérons finaliser et arriver à trouver un accord d’ici à fin février prochain. Le transport maritime est un créneau qui nous intéresse aussi, et l’aboutissement des négociations avec CNAN groupe nous permettrait de concrétiser notre ambition.
D. C.