Les archives de la Kabylie

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Une cérémonie s’est tenue hier au siège de l’ENTV en présence du directeur général de l’Institut national de l’audiovisuel français (INA) et du directeur général de l’Entreprise nationale de télédiffusion algérienne.

La rencontre s’est déroulée en présence de personnalités des deux pays et d’un panel de journalistes de différents organes, pour la remise d’une copie sur l’ensemble des images d’actualité détenues jusque-là par l’INA, des films documentaires relatifs à l’Algérie depuis la Seconde Guerre mondiale, soit de 1942 à l’indépendance de notre pays en 1962. Ces documents auront pour objectifs l’exploitation de ces images par voie satellitaire ou hertzienne ainsi que leur commercialisation sur l’ensemble du territoire national.

Emmanuel Hoog, président-directeur général de l’INA, s’est rendu en Algérie à cet effet, et a finalisé ainsi la convention de partenariat, signée le 4 décembre dernier avec l’ENTV, concernant ces supports physiques de l’Histoire de notre pays.

L’INA, cette source officielle de nos archives, a rendue la totalité des images disponibles, soit « 1862 documents qui représente 138 heures de programme », déclaration faite par le premier responsable de l’Entreprise nationale de la télévision algérienne, M. Hamraoui Habib Chawki, qui a constaté de visu que la plus part de ces manuels sont muets.

Ces dizaines de documents traitent des grands événements algériens. Il s’agit notamment de fêtes traditionnelles, de fêtes religieuses tels que l’Aïd el Kebir, du départ à la Mecque pour 1946, en plus d’autres événements sportifs : la finale de la coupe d’Afrique du nord, entre autres. Ajouter à cela des images du tremblement de terre de 1954. Dans un des documents les plus anciens, on retrouve le bombardement de la flotte française dans le port de Mers el Kebir en 1940, l’arrivé du général Charles de Gaulle à Alger en 1958, au lendemain de son ascension au pouvoir.

Autres documents où la Guerre d’Algérie est évidemment présente et contenue dans l’ensemble des archives, à savoir des attentats à Alger et en France, des scènes du procès de l’Organisation de l’armée française (OAS), aux rapatriés d’Algérie, et enfin des images sur le référendum de 1962 aux premiers jours de l’Algérie indépendante, en passant par la signatures des Accords d’Evian.

La vie quotidienne des Algériens tient une place importante dans ce corpus d’archives, à commencer par la caravane du sel en 1948 traversant le Sahara.

Un documentaire en couleur sur les paysans des Aurès tourné en 1950. Le début de l’industrialisation de l’Algérie et les grands chantiers sont évoqués avec l’inauguration du Transsaharien ou les premiers puits de pétroles à Boussaâda.

Cet accord historique offre désormais à la Télévision algérienne une totale liberté d’utilisation de toutes les images d’archives tournées notamment sur le sol national.

Cet acte fort original aura un impact historique et symbolique du point de vue partage d’un patrimoine commun.

Il est à signaler que l’INA n’est pas le détenteur exclusif de la mémoire collectives des Algériens.

A cet effet, M. HHC a déclaré : « Notre institution fera les mêmes démarches auprès des deux autres sources, que sont Gaumont et Pathé, ainsi que le service cinématographique de l’Armée, et on souhaite avoir le même écho que l’INA ». Concernant les archives radiophoniques M. Hoog a annoncé « l’existence de 2 600 archives radiophoniques concernant la Kabylie. La remise se fera incessamment ».

Lounis Melbouci

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