355 nouveaux avocats prêtent serment

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Néanmoins, en ce jeudi 6 mars, les lieux ont été envahis par une grande foule très décontractée et joyeuse qui indique que l’événement ne se rapporte aucunement à une grande affaire criminelle. En effet, c’est 355 nouveaux avocats et avocates, revêtus pour la première fois de leurs belles robes noires chèrement acquises qui viennent prêter serment devant les magistrats de la cour pour commencer officiellement leur métier qui est d’assurer la défense. Et en cette heureuse occasion, c’est plutôt la joie et tous les espoirs des parents qui n’ont à aucun prix voulu rater cet événement qu’ils ont voulou partager avec leurs proches. “Je suis venue avec ma fille qui vient prêter serment, elle est déjà dans la salle”, nous déclare une dame rayonnait de bonheur et à lequelle par civilité nous présentons notre “Mabrouk” d’usage et nos meilleurs vœux à sa fille dont le meilleur reste surtout de trouver au plus vite un petit mari. Mais à notre surprise, la jeune dame nous présent a son gendre et son petit-fils âgé de trois années. C’était simplement merveilleux et pouvoir se dire que bien même, il y a des chanceux dans ce monde. Tout en félicitant les nouveaux promus, nombreux n’ont pas hésité à nous faire part des problèmes qu’ils rencontrent. “Tout d’abord, il faut que vous sachiez que pour arriver à ce jour de prestation, nous avions décidé de signer une pétition que nous avions arrêté après les promesses reçues car nous avions eu notre CAPA au mois de juin 2007. C’est un retard sur notre carrière de plus de six mois où nous étions en stage mais sans aucun statut. Le stage démarre à partir d’aujourd’hui”, clame notre jeune interlocuteur à la robe noire en ajoutant que normalement, ils bénéficient non seulement d’une prime mensuelle de 2500 dinars mais également de l’assurance. “Je vais souvent au tribunal d’E Affroun, Blida… s’il m’arrive un accident, qui va m’indemniser ?” lance dépité un autre qui ajoute à son tour que les anciens, leurs directeurs de stage n’ont aucun de respect pour eux et les considère comme leur boniche. Au demeurant, connaissant déjà tous les problèmes que rencontrent les nouveaux avocats, qui, après l’obtention de leur CAPA doivent contacter un autre avocat, jouissant d’une ancienneté d’au moins cinq années pour un stage de neuf mois, nous avons joué la provocation auprès d’un vieil avocat du bâtonnet en lui disant tout de go que les nouveaux arrivants sont exploités et que plutôt ce bisutage est très difficile. Se sentant peut être visé, il nous répondit par du tac au tac que les nouveaux avocats se considèrent toujours comme étant toujours à l’université, comme des étudiants qui n’acceptent pas de changer leur mentalité.

Plus calme et ayant plus le sens de la communication et surtout l’habitude des journalistes. Maître Chérifa Ould-Cheikh, membre du bâtonnet de Tizi Ouzou, questionnée sur le même sujet reconnaîtra tous les griefs des uns et des autres a simplement non pas en qualité de défense mais en médiatrice coupé la poire en deux.

“Les nouveaux ont complètement raison mais les maîtres de stages ont aussi leur raison et certains sont à plaindre car aujourd’hui, il y 8 000 avocats, ce qui fait que certains ont vraiment peu d’affaires, deux ou trois par mois au maximum. En outre, les services fiscaux ne sont pas tendres avec la corporation où la moindre affaire est taxée de 8 000 à 10 000 dinars, sans compter les charges du bureau et tous les autres frais”. Maître Chérifa Ould-Cheikh avant de nous quitter pour rejoindre la salle d’audience n’hésitera pas à soulever le problème de la concurrence déloyale que se livrent les avocats qui fait que certains jouissant de relais solides s’accaparent toutes les affaires alors qu’il n’en reste plus rien pour les autres.

Essaïd N’Aït Kaci

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