Quelles nouvelles communes pour la wilaya ?

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On ne parle que de la création de nouvelles wilayas. Pour l’heure, on ignore si ce nouveau découpage concernera aussi l’érection de certaines localités en communes ou daïras.

Certaines circonscriptions de la wilaya de Tizi Ouzou sont devenues après l’explosion démographique des années 70 et 80, une sorte de “provinces chinoises” en terme de surpopulation.

Le découpage administratif en 1984 n’a pas pu atteindre l’effet escompté ni en matière de décentralisation ni encore en terme de développement local. L’exemple de la commune de Tizi Ouzou, qui englobe à elle seule les localités de Boukhalfa, Oued Aïssi, Betrouna, Hasnaoua, Redjaouna, Tala Athmane… reste le plus frappant dès lors que cette circonscription de plus de 100 000 habitants pourrait réaliser une “mitose” de pas moins de 6 communes.

L’autre cas, un peu original du dernier découpage administratif est bien celui de Tirmitine. Cette commune compte quatre contrées très séparées l’une de l’autre.

On en retrouve Zerrouda et Megdoul situées sur le chemin reliant Draâ Ben Khedda à Maâtkas, Harouka située sur le CW 147, Aït Arif et enfin Tirmitine au centre. Pour rejoindre son chef-lieu communal, le citoyen de Harouka est contraint de “descendre” vers Tizi Ouzou et se dirige vers Draâ Ben Khedda pour pouvoir rallier ensuite sa mairie. Même topo pour celui qui réside à Zerrouka qui doit également passer par Draâ Ben Khedda, remonter vers Timitine le chef-lieu.

Dans l’autre région de la Kabylie maritime, une bonne partie des citoyens de Boudjima se sentent beaucoup plus proches de la daïra de Ouaguenoun, alors que leur commune est affectée à la circonscription de Makouda. Dans la daïra de Draâ Ben El Mizan, les villages de Boumahni pourraient à eux seuls constituer une commune, mais ils dépendent de la petite ville de Aïn Zaouia, érige en chef-lieu communal. A Maâtkas, ce sont les 15 villages de Berkouba (10 000 habitants) qui se voient dans l’obligation de passer par une tierce commune (Souk El Tenine) pour rejoindre leur chef-lieu communal Souk El Khemis. C’est dire que ce ne sont pas les exemples qui manquent quant à l’archaïsme du découpage administratif de 1984 effectué, sans aucun doute, sans étude géographique et sociologique des villages kabyles. Aujourd’hui, avec une démographie toujours aussi galopante, tout plaide pour une révision de ce découpage irrationnel surtout que beaucoup de localités souhaitent être érigées en commune, daïra et pas seulement en wilayas comme on vient de l’apprendre concernant les grandes villes.

Idir Lounès

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