Les prix en folie, les nerfs en boule

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Bouira trouve chère la chorba

Les légumes qui doivent en principe constituer la chorba du f’tour se font désirer de par leur prix. Le chou vert à 80 da, la carotte à 45 da, la courgette variant entre 30 et 60 da, selon la grosseur et la fraîcheur, la salade verte à 80 da et la pomme de terre à 30 DA, sont autant de légumes qui accompagneront la chorba mais avec parcimonie. Pour les jeûneurs en manque de vitamines, il ne faudra pas compter sur l’apport en viandes blanches et encore moins en viandes rouges. Le poulet vivant affichait 200 da le kilo, tandis que les gallinacés égorgés et éviscérés étaient cédés à 250 da. Un mets qui n’est pas prêt d’accompagner le plat du f’tour, idem pour la dinde qui caracole au même prix. Les morceaux de choix, genre escalopes, sont cédés eux à 450 da le kilo. L’agneau à 650 da et le veau à 600 da ne feront également pas partie du menu de Ramadhan pour les bourses modestes. Même les pieds de veau d’habitude accessibles marguent la clientèle du haut de leurs 120 da le kilo préparé, et 300 da les quatre pattes non préparées. Le vermicelle à 60 da le kilo devra être aussi utilisé rationnellement pour éviter d’acquérir le frik à 250 da. Pourtant même si la mercuriale dépassait le seuil de tout entendement, les clients faisaient leurs emplettes mais en petite quantité. Seuls les fruits étaient relativement abordables avec des figues et des raisins à 100 da le kilo, pommes et poires entre 60 et 80 da le kilo selon la grosseur et la qualité. Il n’est pas impossible que d’ici la semaine prochaine les prix soient revus à la baisse comme c’est le cas généralement durant le mois de Ramadan. Les dépenses multiples qui attendent le citoyen à la veille de la rentrée scolaire risquent d’influer sur la régulation des prix des légumes.

Prix et hygiène

Réunis le 30 août dernier, les membres du bureau de wilaya de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ont, dans un communiqué rendu public cette semaine à l’issue de leur réunion, adopté une batterie de mesures devant régir l’activité du commerçant durant le mois de ramadhan. L’UGCAA insistera en premier lieu sur la baisse des prix, un effort, selon l’union, que devront faire les commerçants à l’occasion du mois sacré, ainsi que sur la nécessité de la stabilisation des prix des produits alimentaires, notamment ceux de première nécessité. Le deuxième point ayant retenu l’attention des membres du bureau de wilaya est celui relatif au respect des normes d’hygiène et des conditions de conservation. Ces dernières qui sont en effet ignorées, sont souvent sources d’intoxications alimentaires. S’agissant de la dernière recommandation faite par l’UGCAA, lancée à l’adresse des commerçants, elle consiste en l’interdiction de toute activité commerciale sans autorisation ou registre de commerce. Certes, ces recommandations et rappels à l’ordre à l’adresse des commerçants sont impératifs surtout s’ils arrivent à avoir un écho favorable auprès des marchands exerçant en toute légalité, mais au regard de la situation actuelle du commerce lequel est, selon les dires président de l’UGCAA, constitué à 60% de commerces informels, quels seront les impacts sur ces activités commerciales ? Toutefois, hier matin on a pu constaté l’absence de zlabia qui garnissait les étals de certaines devantures de magasins d’alimentation générale. S’adressant à un épicier, un client demanda pourquoi la zlabia n’est plus exposée. “Il est désormais interdit d’exposer ou de vendre ce genre de produits en épicerie”, rétorque l’épicier qui verra ainsi son chiffre d’affaires plus ou moins revu à la baisse. En théorie seulement, car en milieu de journée, des essaims de mouches commençaient à affluer sur les plateaux de kalbalouz. Entre les voeux pieux de l’Ugcaa et les pratiques fortement ancrées auprès d’individus mercantilistes, le consommateur n’est pas sûr d’être le centre d’intérêt de quiconque, sauf peut-être de son porte-monnaie.

Djamel M. / H. B.

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