Accueil Évènement “ Le dernier congrès du FFS était une parodie”

“ Le dernier congrès du FFS était une parodie”

7423
- PUBLICITÉ -

Les contestataires légalistes du FFS n’ont pas raté l’occasion de la célébration du 45e anniversaire de la création du Front pour revenir à la charge avec une déclaration des plus brulantes contre la direction du parti. Tout en rendant un vibrant hommage à ceux qu’ils appellent  » les militants historiques du FLN qui se sont dressés contre la mise sous tutelle de leur parti, prélude à la chape de plomb qui allait inexorablement s’abattre sur les Algériennes et les Algériens », ces militants avaient appelé les Algériens  » à mettre fin au pouvoir dictatorial et au régime personnel qui tente de s’imposer à notre pays… « . Ces déclarations et prises de position de militants consacrèrent la création du FFS, le 29 septembre 1963. Après un tour d’horizon sur le mouvement de rébellion armée qui s’en est suivi, les rédacteurs du communiqué estiment que  » 45 ans après, comment prétendre être fidèle aux idéaux qui ont présidé à la création du FFS, si l’on donne le sentiment de nous désintéresser du sort des militants qui ont défendu les valeurs et principes qui fondent notre identité ? « . Cette question des plus légitimes que posent les militants contestataires du vieux parti de l’opposition est nourrie par le sentiment d’exclusion qui règne au sein du parti d’Ait Ahmed, car, toujours selon le communiqué,  » le FFS doit être plus volontariste dans la prise en charge de cette question prioritaire de tout son poids politique pour exiger une reconnaissance officielle de nos martyrs, de leurs veuves ainsi que de l’ensemble de nos militants, précurseurs du combat pour la démocratie en Algérie « .

- PUBLICITÉ -

Abordant la situation d’après la légalisation du parti depuis 1989, les protestataires du FFS estiment que leur parti peine toujours à capitaliser sa longue expérience d’opposition  » au système militaro-policier en place, après près d’un demi siècle environ d’existence « . Tout en reconnaissant que le pouvoir  » adossé à une façade civile en perpétuelle mutation, regorge d’ingéniosité, de machiavélisme et de cynisme qui lui permettent de neutraliser et de domestiquer les velléités de remise en cause de l’ordre établi « , ils ajoutent que la part endogène de responsabilité  » du parti est à admettre et cela dans son affaiblissement organique et politique « . Sur un autre registre, les frondeurs du FFS soulignent que le FFS n’a, en effet, pas su réussir la synthèse entre les valeurs du socialisme démocratique que les militants du Front défendent dans la société et  » notre fonctionnement au quotidien « .

 » L’absence quasi fatale d’une initiative politique, face au statu quo résigné, face au consensus plus ou moins innocent, » il est urgent de se demander si un autre futur pour le FFS est, au moins, imaginable ! « . Cette question que posent ces militants du plus vieux parti d’opposition répond à la crainte de cette catégorie de militants de voir leur formation finir dans les musées de l’histoire. Pour cette frange de militants, dont des anciens de 1963,  » les militants du parti sont déboussolés, les sympathisants déçus, le peuple désabusé « , devant les ratages à répétition de l’opposition, en laquelle tous les espoirs sont liés. Par ailleurs, ces mêmes militants évoquent un naufrage programmé de leur parti. Ainsi, selon la déclaration rendue publique à l’occasion de l’anniversaire de la création de leur parti,  » le décalage devient criard entre le discours politique et les pratiques anachroniques que tout un chacun constate dans la vie interne du parti « . Cette situation que vit le parti d’Ait Ahmed, serait symptomatique  » du malaise profond qui paralyse la quasi-totalité des structures du parti « , indique le communiqué, et d’ajouter sur un ton explicite que les mouvements de protestation au sein du parti  » s’amplifient de plus en plus et se situent radicalement à l’intérieur du FFS « . Ces mouvements de contestation que connaît le Front des forces socialistes sont induits par  » le verrouillage du jeu politique interne, avec cascade d’exclusion illégales de militants et de dissolutions arbitraires de structures de base, qui ont souvent fait déborder la crise dans la sphère publique « . Ces agissements sont soutenus par  » le refus obstiné de l’appareil du parti d’ouvrir un dialogue avec ses propres militants qui reste incompréhensible aux yeux de tous », ajoutent, encore les militants protestataires.

Ces  » machinations  » orchestrées contre ces militants, qui se disent authentiques, ne sont pas sans porter atteintes à la crédibilité des dirigeants du parti, lesquels,  » revendiquent la réhabilitation du politique et la démocratie des institutions du pays ! » D’autre part, les mêmes militants ajoutent que la direction qui s’use à justifier leur attitude  » en invoquant le spectre du DRS, à chaque fois que des voix contestataires s’élèvent, ne peut convaincre personne « . Abordant le dernier congrès du parti, les militants estiment que ce rendez-vous est une  » parodie  » organisée  » en violation des normes juridiques et démocratiques minimales exigées pour ce type d’échéances statutaires « . Sur le plan organique, ils regrettent que la plupart des sections soient inopérantes, le nouveau concept de  » commission administrative, » aggravé la situation organique du parti… Enfin, le communiqué estime que l’appareil du parti doit prendre « la mesure des risques qui pèsent sur l’avenir du FFS ». Ces mesures à prendre, rapidement, répondent à l’impératif de consolider un pôle d’opposition capable de jouer un rôle dans les futurs rapports politiques et de construction politique. Le communiqué signé par une vingtaine de militants, membres du conseil national, chefs de section ou anciens secrétaires, ajoutent que le bel hommage à rendre aux martyrs du parti  » c’est de sortir par le haut de la crise que nous traversons « .

M. Mouloudj

- PUBLICITÉ -