Un Aïd fade au centre d’accueil des personnes âgées

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Des parents qu’ils ou qu’elles ont perdu, pour certains, pour les autres ce sont les membres de leurs familles qui les ont placés dans ce centre d’accueil pour personnes âgées et handicapés de Bouira. Malgré toute la bonne volonté du personnel dirigé par Mme Sihassane, directrice de ce foyer et toute la disponibilité dont fait preuve cette équipe au quotidien, la solitude ancrée au plus profond des âmes des pensionnaires ne peut s’estomper, surtout en pareille occasion. Les 43 pensionnaires du foyer, plus les SDF recueillis en période hivernale auront la joie de partager comme à chaque année le rituel de l’Aid avec les dons de généreux mécènes mais aussi ceux de l’administration. Chaussures, habits neufs sont autant de présents qui sont distribués aux personnes âgées et handicapés. Cette année, c’est la DSA en collaboration avec la direction des affaires religieuses de la wilaya qui a offert des moutons au profit des pensionnaires. Depuis le 3 décembre dernier, une vaste opération de ramassage des SDF est en cours avec la participation des services de la DAS, la protection civile, la police et le croissant rouge. A ce jour, trois SDF ont été accueillis dans le foyer, ce qui fait passer le nombre de pensionnaires à 46. Des personnes venues d’horizons divers, ayant tous, par le passé, célébré l’Aid dans leurs familles respectives, mais cette année, encore pour certains, la fête se déroulera sans cette gaieté vivace propre à l’esprit de l’Aid.

Même si certains parents ont pour habitude de venir dans ce foyer pour souhaiter une bonne fête à leurs proches, il n’est pas sûr que ces derniers soient vraiment touchés par cet acte “de repentance” qui leur donnera bonne conscience le temps d’une journée. Une boite de gâteaux ne peut hélas pas combler la solitude dans laquelle les pensionnaires ont sombré.

A l’opposé du foyer pour personnes âgées et handicapés où ne retentit aucun cri de bébé, ni de facétie enfantine, la Pouponnière de Bouira, avec ses 35 petits pensionnaires, est pour le moins que l’on puisse dire, assez animée. Kamel Abdi, directeur de cet établissement, lui aussi ne lésine sur aucun effort pour fêter dignement l’Aid avec ceux qu’il considère comme ses enfants.

D’ailleurs, c’est en leur compagnie qu’il passera les journées de l’Aid. Des enfants, mais aussi des nourrissons dont le plus jeune a un mois et la plus âgée vient d’atteindre ses 13ans. Un mouton a encore été offert par un généreux mécène, qui a pris pour habitude de prendre en charge le rituel de l’Aid dans cet établissement depuis de nombreuses années. Effets vestimentaires, chaussures et autres jouets sont également offerts par différents organismes ou par des âmes charitables.

A voir ces chérubins la mine réjouie, ils semblent ne manquer de rien si ce n’est d’une chaleur familiale telle que le veut la tradition et l’esprit de l’Aid.

Les mères biologiques viennent pourtant se racheter le jour J en rendant visite à leurs progénitures. Des mères célibataires qui n’ont pour la plupart d’entre elles que de l’amour à offrir pour essayer de retisser les liens familiaux rompus. L’Aid est une fête familiale que l’on célèbre en compagnie de ses proches, sinon, cette journée est semblable aux autres sauf que le menu diffère.

B. Hafidh

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