Sadi courtise le FFS et tire sur Aït Ahmed

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Cette déclaration du chef du RCD n’est pas innocemment généreuse; quand on sait la teneur des discours dans le passé. Saïd Sadi, est allé même jusqu’à accorder des circonstances atténuantes si mauvaise gestion est relevée depuis 2002, dans les collectivités locales sous le contrôle du FFS. Une main tendue aux militants sans qu’elle dise son nom, sachant pertinemment que le parti FFS traverse une crise de croissance et la dernière prestation de Hocine Aït Ahmed sur le même plateau laisse à penser au leader du RCD que le zaïm est finissant politiquement et qu’il est temps de pratiquer la récupération, cette fois-ci, en dehors de la parenthèse politique de “convergence démocratique” initiée à dessein à l’époque ce qui avait permis aux frères Lounaouci de rejoindre le train RCD. Malgré toute cette ouverture de Sadi aux militants du FFS, le leader du RCD ne s’est tout de même pas empêché de riposter à Hocine Aït Ahmed, qui avait vilipendé le RCD sur un fait qui remonte à octobre 2002. Sadi taxe Aït Ahmed d’être sur écoute, ou bien d’être associé à l’opération, ou alors d’avoir des relations avec certains centres de décision.Le président du RCD ne s’attarde pas là, il va à l’essentiel qui était de faire des clins d’œil à la base militante du FFS, jusqu’à faire appel à cohabiter dans les futures assemblées ou arrêter des listes communes, cette alliance tactique et contre nature, se veut un barrage contre l’offensive des partisans d’Ouyahia, car selon Sadi, ces derniers sont déterminés à s’investir en Kabylie. Cet alibi politique, plus imaginé que réel, ne peut duper le FFS à faire table rase du passé, car tout rapprochement profiterait au seul RCD, actuellement atomisé, commente un cadre du parti très averti sur l’enjeu et le jeu que propose Sadi. Quant au dialogue en cours engagé par le gouvernement et Mouvement citoyen, l’invité de “Points de vue”, n’y accorde aucun intérêt et le présente comme une conjuration de plus du gouvernement en monnayant une clientèle politique locale, non représentative de la Kabylie mais d’une cage d’escalier, flèchette à l’adresse d’Abrika, et d’affirmer qu’“Ouyahia est le corps électoral lui même, puisque il a eu la charge de choisir les représentants de la Kabylie, le groupe des 20, engagé dans le dialogue”. Comme il n’a pas manqué de dire que le chef du gouvernement pratique en Kabylie, le recyclage de la délinquance politique. Il ira plus loin, en affirmant que la police en Kabylie organise et structure la délinquance pour agresser les citoyens. Il étaye ses propos, par le “scénario” de l’hôpital de Tizi Ouzou, lorsque des individus ont fait irruption dans les bureaux et la police, même saisie par l’administration, a refusé d’intervenir. Sur la dissolution des assemblées, actualité dominante dans la région, le président du RCD trouve anticonstitutionnel l’acte en lui-même si au préalable il n’y a pas révision des codes communal et wilayal. Toutefois, le chef du RCD affiche sa couleur : son parti est intéressé par la participation aux locales tout en précisant que cette position de principe est tranchée pour empêcher les brigands de tous bords d’avoir la main-mise sur les mairies, allusion faite aux délégués des archs entrés en guerre ouverte avec le RCD depuis des mois. Sadi évoque aussi les risques sur la cohésion nationale en singularisant, par la dissolution des assemblées, la Kabylie de nouveau, et de considérer que le dysfonctionnement des assemblées de Kabylie est aussi une réalité des APC gérées par le FLN et RND. Sadi s’est montré tout doux sur tout ce qui a trait aux élus et au parti du FFS, qu’il courtise cyniquement, car ce sera un coup d’épée dans l’eau dès lors que le FFS et ses militants sont déterminés à ne pas être amnésiques. Saïdi Sadi, se sachant s’adresser essentiellement à la Kabylie, a usé d’un discours cachant mal l’état de décomposition de son parti en feignant de faire prévaloir un semblant de virginité, et fait dans l’aumône politique à cette Kabylie qui lui a tout donné et à laquelle il n’a rien fourni, nous avoue un citoyen au lendemain de l’émission. Pour rehausser le moral de ses troupes, phagocytées par les échecs récurrent de leur parti, il présente la marche du 20 avril comme l’une des plus grandes manifestations depuis 25 ans, en dépit du nombre (400) de participants, que le leader du RCD a multiplié par 50, et de dresser un véritable réquisitoire contre Ouyahia pour s’être recueilli sur la tombe de Massinissa, en compagnie des archs et de la famille Guermah. L’autre chapitre sur lequel s’est longuement étalé l’invité du jour est l’élection présidentielle du 8 avril. Le président du RCD a clairement tiré à boulets rouges sur Bouteflika, en accusant l’armée et le DRS de s’être impliqués insidieusement dans la compétition électorale et de porter le choix sur Bouteflika, alors que l’engagement était pris de prendre de la distance. Il qualifie à ce titre la victoire de Bouteflika de coup d’Etat électoral au sens militaire. D’autres thèmes sont abordés “expéditivement”, en évoquant l’assassinat de Hakim Allouache où sont impliqués deux de ses neveux, il affirme que le dossier est vide mais l’affaire reste pendante.

Khaled Zahem

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