“Attirer des investisseurs réels”

Partager

Abordant un thème intitulé “Vérités sur l’investissement”, Abdennour Lazib dira, d’emblée, que l’urgence est de promouvoir la zone industrielle de Tala Athmane, “elle est la seule zone industrielle capable d’attirer des investisseurs réels”, pense-t-il. L’investissement dans une zone d’activités comme celle de Draâ Ben Khedda revient deux fois plus cher, selon l’orateur “on ne peut pas bâtir une usine dans une montagne, puisque le terrassement sans l’appui de l’Etat consommera des sommes exorbitantes”. En axant son intervention sur cette aire de développement, il ajoutera que l’ouverture d’un axe routier vers la zone de Tala Athmane pourrait faire d’elle un véritable pôle économique à Tizi Ouzou.Pour étayer ses propos, M. Lazib prendra comme exemple les pays développés où les sites industriels sont installés à l’extérieur des villes, alors que la marchandise est écoulée dans les grandes villes ou les villes portuaires. Le problème chez les opérateurs économiques nationaux, croit-il, est dû à leur attitude. “Nous avions été toujours habitués à investir uniquement dans les grandes villes, telles qu’Oran, Annaba ou Constantine”.S’agissant du rôle que doit jouer l’administration, l’invité du forum, tout en évoquant l’existence de tracasseries administratives et des lacunes dans le système financier, estime “qu’il est temps de compter sur nous-mêmes, et reprendre ce que nous avons laissé”. Une manière pour lui d’encourager les jeunes opérateurs d’éviter de noircir davantage le tableau et de cesser de se jeter la balle. Le manque de communication figure, selon ses propos, parmi les causes qui entravent la relance, et la solution réside dans l’union des investisseurs pour affronter ces faux problèmes ensemble. “Je crois en la Kabylie est c’est par amour pour cette région que nous sommes venus y investir”, lancera-t-il, avant d’enchaîner que “l’Etat a mis tous les moyens, reste à chacun de nous d’afficher au moins une solidarité d’investissement”. Lazib Abdennour n’a pas omis également de citer les problèmes bureaucratiques qu’a rencontrés son usine, mais, dit-il, “ce n’est pas une raison pour baisser les bras”.

Pour un investissement productifDans la foulée de son intervention M. Lazib a parlé de ce qu’il qualifie d’investissement réel, lequel ne peut prospérer que dans des aires de développement convenables. Un investissement créateur d’emplois et de richesses au profit de la région et de sa jeunesse. “Le marché algérien est ouvert à la concurrence internationale, vous verrez toutes sortes de marques mondialement connues”. “Est-ce que nos sites sont capables d’attirer ces opérateurs étrangers ? ”, s’est il interrogé.Pour l’orateur, l’investissement n’est pas du bricolage : “Ou bien on réalise un véritable investissement de l’industrie lourde ou rien”.L’investissement sans résultat concret est inutile, pense-t-il, notamment lorsqu’on perd des milliards de centimes dans le terrassement du terrain avant même de démarrer le projet, allusion faite à quelques zones industrielles non convenables pour investir.C’est pour cela, souligne-t-il, que le choix de la zone et la superficie du lot sont primordiaux. “Que peut-on faire avec 1 200 ou 3 000 m2, si ce n’est la réalisation de l’édifice administratif ? ”.Abdennour Lazib a déclaré qu’il faut faire la différence entre un vrai et un faux industriel. L’administration fera de grands lots de 10 000 m2, pour une somme de 8 000 DA/m2, “un vrai industriel n’hésitera pas à mettre le paquet”, assène-t-il.En parlant de l’exportation des produits de Cosmos, son patron dira que c’est à travers les expositions internationales qu’on n’a pu cerner les marchés potentiels. Même si les coûts de ces dernières sont chers, “ça vaut la peine pour se faire connaître”, dira-t-il.Concernant l’augmentation des prix des matières premières intégrées dans le processus de production, le premier responsable de Cosmos, réfute l’idée selon laquelle cette hausse est liée à une pénurie, mais à un problème d’électricité dans les usines chinoises.Le prix n’excède pas au début 200 $, alors qu’actuellement il s’oscille entre 500 $ et 550 $. Même si l’usine importe 80% de la matière première de pays d’Europe et de Chine, ce chapitre ne constitue aucunement un problème pour Cosmos, dès lors qu’il y a toujours des négociations. Avant de clôturer le forum, l’invité a émis le vœu de voir les investisseurs s’unir pour un même idéal, celui de faire bénéficier la région. Chose qui ne peut être faite, croit-il, avec du bricolage, mais avec un investissement réel, porteur de richesses et créateur d’emplois pour la Kabylie.

M. Aït Frawsen

Partager