Les partielles ouvrent les appétits

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Le président de la République devra annoncer officiellement aujourd’hui, en Conseil des ministres, la dissolution des assemblées locales de la Kabylie et de certaines régions du pays.

Cette annonce sera suivie par l’adoption du décret présidentiel portant dissolution des dites assemblées par le Conseil du gouvernement dont, les membres ont endossé et adopté le projet de ce décret, le 6 juillet. L’attention sera ainsi focalisée sur la convocation du corps électoral par le chef de l’Etat et l’ouverture officielle de la campagne dans un délai n’excédant pas 60 jours. Mais force est de constater que la bataille politique autour de ces municipales « exceptionnelles » est déjà lancée depuis l’enclenchement du processus visant la révocation des indus élus entre le chef du gouvernement et la délégation des archs.

Les positions des différents partis politiques au sujet du dialogue d’abord et de la tenue des partielles ensuite, ont laissé croire à un boycott ou à un rejet massif de ces élections. Or, à peine l’annonce de la révocation des indus élus rendue publique par le gouvernement que ces mêmes partis ont chaviré d’une manière aussi inouïe à telle enseigne que même le MDS, connu pour son hostilité à toutes les échéances électorales qu’a connues le pays depuis 1990, devra prendre part à ces joutes.

La sortie inattendue du parti d’El Hachemi Chérif laisse à supposer que des alliances entre partis ne sont pas à écarter. Des clins d’œil sont d’ores et déjà échangés entre le formations politiques, notamment celles ayant un alibi électoral en 2002 ou en 2004. Si le FFS est en difficulté de digestion de ce qu’il qualifie de « coup de force juridique », sa participation à ces partielles se veut une reconquête de « l’arche perdu », explique-t-on. Se sachant ainsi affaibli par sa présence dans les assemblées contestées, le parti d’Aït Ahmed, en refusant l’offre d’alliance de son rival historique le RCD en l’occurrence, veut démontrer sa force de présence en Kabylie sans partage.

Au MDS, on parle, par contre, d’une éventuelle alliance avec ce parti. Le Parti des travailleurs, qui est aussi sur la ligne de départ, espère conquérir quelques sièges même s’il est convaincu qu’il ne peut gouverner sur aucune municipalité de Kabylie. La participation du PT aux législatives de 2002 demeure un sérieux handicap face à la population de cette région qui avait rejeté les deux scrutins de cette époque. Même sentiment que partage le FLN fortement éclaboussé par cette question.

D’ailleurs, à force d’être bassiné par les « partielles décidées sans lui », l’ex-parti unique s’échine à faire de la diversion par sa conquête de la chefferie du gouvernement. Ce brouhaha politique au sujet de la « prise » de la Kabylie renseigne, on ne peut plus clair, sur la fragilité dans les positions des leaders accentuée par des revirements inexpliqués dans leur démarche, excluant de fait les consultations avec les citoyens qui devront élire leurs représentants. L’Union pour la démocratie et la République qui pourrait entrer en lice lors de ces élections reste campée sur son idée de « tenir des élections générales anticipées à l’échelle nationale ».

La participation de l’UDR, si elle venait à être confirmée, contribuera inéluctablement à renverser la vapeur politique et forcerait assurément une recomposition politique dans la région. La seule voix qui reste à l’opposée de ces partielles est celle du MAK qui ne voit « aucun intérêt à refaire les assemblées élues ». Le MAK affirme que « les assemblées élues dans le système de gouvernance actuel érigé en l’Etat central n’apporteront aucun intérêt à la Kabylie ».

M. A. T

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