Accueil Évènement La transplantation d’organes à partir de cadavres bientôt à Tizi-Ouzou

La transplantation d’organes à partir de cadavres bientôt à Tizi-Ouzou

2301
- PUBLICITÉ -

Hormis la timide expérience réalisée par l’hôpital de Constantine, il y a quelques années, et qui s’est malheureusement limitée à un seul prélèvement sur cadavre, l’hôpital de Tizi-Ouzou est la première structure nationale à vouloir (re) tenter le coup.

- PUBLICITÉ -

Certes, la tâche est ardue et complexe, mais le personnel qui a été mobilisé pour cette mission compte bien surmonter les embûches qui risqueraient de freiner sa lancée. Pour cela, le CHU a entamé la (délicate) phase de préparation logistique qui consiste à établir des fichiers précis et détaillés des bénéficiaires potentiels avec toutes les caractéristiques inhérentes à leurs pathologies.

Dans la foulée, la même structure continue d’asseoir les différents instruments de mise en œuvre, lesquels se sont traduits par l’approbation, par le conseil scientifique du CHU, de la décision de lancer l’opération dans les mois à venir. De plus, une commission polyvalente de médecins et d’experts a été mise en place pour peaufiner les détails de la transplantation.

Lueur d’espoir pour les insuffisants rénaux

De tous les malades chroniques soignés au CHU de Tizi-Ouzou, les insuffisants rénaux sont, sans nul doute, les premiers concernés par ce nouveau  » service « . Selon le Dr Mansouri, le DG de l’hôpital, le nombre de personnes atteintes par cette maladie en Kabylie est tellement important qu’il faudrait recourir à de nouvelles mesures de soins, car, dit-il, en dépit de la multiplication de centres de dialyse sur tout le territoire de la wilaya le phénomène demeure pressant, parfois même ingérable. Qu’on en juge ! Entre 2006 et 2008, pas moins de 16 centres de reins artificiels ont été installés à l’hôpital de Tizi-Ouzou, 14 à Drâa El Mizan et 14 à Azazga. En dépit de cela, la liste d’attente des malades nécessitant des soins urgents est de, … 100 personnes ! Pis encore, la wilaya de Tizi-Ouzou enregistre quelque 140 nouveaux insuffisants rénaux chaque année. Donc, il est plus que nécessaire de réfléchir à défricher de nouveaux horizons à même de gérer l’inquiétante croissance de la maladie chez la population locale. Et c’est exactement ce que fait actuellement le CHU, lequel à d’ores et déjà commencé à mettre en place les  » fameux  » fichiers régionaux des insuffisants rénaux. Des fichiers faisant office de cartes médicales seront informatisés et centralisés au niveau de l’hôpital et concernont tous les patients de la wilaya de Tizi-Ouzou ainsi que ceux des trois wilayas limitrophes (Boumrdès, Bouira et Béjaïa).

La transplantation à partir de prélèvements sur cadavre : casser les tabous !

En dépit de tous les efforts techniques et logistiques, fournis actuellement par l’équipe en charge du projet, il n’est un secret pour personne que la réussite de l’opération dépend grandement de l’apport de la population, souvent otage de certaines idées reçues. Actuellement, l’hôpital de Tizi-Ouzou opère des transplantations à partir de sujets vivants, mais vu la complexité administrative de la chose (le donneur doit être un proche parent du malade!), les interventions dans ce domaine demeurent limitées. Depuis 2007, le CHU Neddir- Mohamed a réalisé 48 opérations du genre. Sur des cadavres, le  » champ d’intervention  » des chirurgiens serait beaucoup plus large. Le nombre des vies seraiz beaucoup plus important.

De fait et puisque la chose concerne essentiellement les personnes décédées dans l’une des structures de l’hôpital, il est temps de réveiller les consciences et de se départir de certaines pensées archaïques. Toute personne, normalement constituée, est un donneur potentiel. Chaque organe donné sauvera une vie humaine. L’équation n’est pas plus compliquée que cela !

Ahmed B.

- PUBLICITÉ -