Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, invité hier par la radio nationale, a évoqué toute l’actualité sécuritaire, politique, économique, sociale, sportive et internationale et surtout le prochain rendez-vous électoral prévu le 9 avril. Fidèle à lui-même, le Premier ministre n’est pas allé par quatre chemins pour contredire ses détracteurs et mettre les points sur les i. Ouyahia aborde la campagne électorale qui se profile à l’horizon ainsi que le spectre de l’abstention et la commission de surveillance du scrutin : «Le nombre d’électeurs avoisinerait 20 millions et l’administration fait son travail de sensibilisation et d’orientation. Certes ce n’est pas chose aisée mais on met les moyens pour mener notre devoir convenablement. Il ne faut pas faire une comparaison entre la présidentielle et les législatives, car là le peuple juge le programme et pas les beaux yeux de la personne. La révision de la liste électorale a été finalisée.» Concernant la commission de surveillance des élections dont des divergences commencent à animer les débats, Ouyahia annonce la présence de quelque 200 observateurs étrangers, et positive : «Ce sont de faux problèmes, chaque parti a un candidat qui le représente, certains ont préféré s’abstenir c’est un choix, maintenant il faut davantage se focaliser sur le bon déroulement du scrutin dont c’est la mission principale et ainsi assurer la transparence que de polémiquer sur un sujet qui n’apporte rien, c’est un acte démocratique.» Sensible et récurrente est la question sécuritaire sur laquelle le Premier ministre s’est attardé. Concernant la mise en place d’un plan sécuritaire durant l’élection présidentielle, Ouyahia nuance : «Je vais peut-être contrarier certains, mais la vie des citoyens n’est pas secondaire, dire ça, c’est affirmer que le reste du temps la sécurité de la population importe peu, le dispositif est toujours sur le terrain mais il y aura un renforcement durant le scrutin et dire qu’on sera à l’abri d’actes terroristes durant le scrutin relève de la fiction.»
“On n’est jamais à l’abri d’un acte terroriste”
«Il est vrai que les groupes terroristes ont perdu du terrain et la concorde nationale ainsi que le projet portant sur la réconciliation nationale ont été initiés pour le retour progressif de la paix dans le pays ; néanmoins il ne faut pas se leurrer, on s’oriente davantage vers un terrorisme lâche et intelligent qui ne recule devant rien, en témoigne les derniers attentats kamikazes», dira Ouyahia.
Dans le même sillage, il ajoutera : «Les portes sont toujours ouvertes pour ceux qui désirent déposer les armes, mais l’Etat mènera une lutte sans merci contre les récalcitrants, la loi est claire, le terrorisme sera strié car la lutte pour en venir à bout n’a jamais cessé.» A propos des disparus, Ouyahia est formel. «C’est un sujet dont l’Etat s’occupe, on y travaille pour, et des mesures seront prises, Bouteflika a la clef», sans toutefois apporter plus d’explications. Concernant les patriotes qui vivent dans des conditions sociales difficiles, le ministre dira que des mesures seront prises pour leur réinsertion sociale: «Ils ont pris des armes pour quelques dinars au péril de leur vie et ils continuent de le faire aujourd’hui mais prochainement il y aura des textes pour s’occuper de cette frange de la société qui a servi loyalement le pays, on appliquera un plan d’action relatif au programme». Pour ce qui est d’une autre révision constitutionnelle pour laquelle le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ne cesse d’appeler, Ouyahia balayera toute révision pour le moment.
Abordant la Kabylie et un éventuel risque d’abstention, Ouyahia positive et contre-attaque. «Ceux qui appellent au boycott principalement dans la région veulent diviser le pays. Nous on fait comme je vous l’ai déjà dit un travail de sensibilisation auprès des citoyens, et à chaque abstention on cherche en connaître les raisons même si, et il ne faut pas le nier, la région est touchée de plein fouet par le chômage, la misère sociale qui poussent au suicide, mais l’Etat n’est pas aveugle et à chaque problème il y’a une solution», commentera-t-il en fustigeant les partisans de l’autonomie qui portent atteinte à la stabilité et au redressement de la région.
H. M.