“Près de 10 milliards de dinars consentis par l’Etat aux victimes du terrorisme”

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Invité du forum El Mountada, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme a déclaré qu’ » aucune plainte de torture dans les postes de police ou de gendarmerie ainsi que dans les milieux carcérales n’est parvenue à la commission  » tout en affirmant que les visites qu’il a effectué au sein des prisons ont démontré  » une réelle volonté de l’Etat à améliorer les conditions des détenus et à respecter les normes internationales, ce n’est pas assez mais chaque chose en son temps « . Abordant le respect des droits de l’homme en Algérie, il dira:  » Notre pays est classé deuxième en matière de respect des droits de l’homme dans le continent après l’Afrique du Sud  » tout en reconnaissant l’existence de manques en la matière : « L’Etat qui est premier défenseur des droits de l’homme, doit être fort pour mener à bien cette mission, il y a des défaillances qu’il faut combler « . Concernant le sujet sensible des disparus, Farouk Ksentini a souligné que  » la commission a dès sa création, donné la priorité aux dossiers des disparus et aux victimes de la tragédie nationale « . S’agissant du dernier rapport américain sur les événements de Berriane et la lutte antiterroristes, il martèle :  » Personne ne peut s’ingérer dans les affaires intérieures du pays, récemment j’ai eu des discussions avec l’ambassadeur des USA en Algérie et il ne m’a pas parlé de se rapport « . Tout en soulignant que  » les organisations internationales qui affirment que les forces de sécurité luttent contre l’opposition démocratique ont commis une grave erreur de jugement car ces derniers menaient une lutte contre le terrorisme « . Sur un autre volet, le président de la CNCPPDH a souligné que  » l’Etat a dépensé prés de 10 milliards de DA pour indemniser les victimes de la tragédie nationale en traitant 12 311 dossiers de familles ayant perdu un des leurs durant les années de braise et 11 104 dossiers de personnes ayant perdu leur emploi pour implication dans des actes terroristes « . Concernant l’amnistie générale, il dira :  » Cette question relève des compétences du président de la République et lui seul peut en décider néanmoins, son application est garante d’un retour à la paix civile « . Tout en déclarant que  » c’est grâce à la politique de Bouteflika que l’Algérie a renoué avec la paix « . La liberté de la presse a été évoquée par Ksentini qui a affirmé que  » cette question est une nécessité et un acquis irrévocable car la presse joue un rôle primordial pour le développement du pays, il ne peut y avoir de démocratie sans liberté « , en appelant celle-ci à s’engager davantage dans le combat contre la corruption. Néanmoins, il a regretté l’absence d’une loi qui protège les journalistes. A cet effet, il n’a pas manqué de réaffirmer son rejet de la sanction d’emprisonnement du journaliste contrevenant proposant en contrepartie l’introduction d’une amende. Il a affirmé dans ce sens l’intégration dans le prochain rapport annuel à soumettre au président de la République, d’une recommandation pour l’annulation de la sanction d’emprisonnement du journaliste.

Sur le plan continental, Farouk Ksentini a demandé au gouvernement libyen  » d’accélérer la procédure de transfert des prisonniers algériens qui croupissent dans les geôles libyennes « .

Hacène Merbouti

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