“Huit cents cinq agressions sexuelles sur enfant durant les cinq premiers mois de cette année, alors qu’en 2008, 1 657 cas enregistrés concernent le vol.” C’est ce qui ressort de la table ronde organisée hier, au centre de presse d’El Moudjahid. Devant cet état de fait, Mme Messaoudène Kheïra, commissaire de police et chef du bureau national de la protection de l’enfance et de la délinquance juvénile au niveau de la direction de la Police judiciaire, a tiré la sonnette d’alarme sur les chiffres alarmants enregistrés durant les premiers cinq mois de cette année.
Mme Messaoudène a expliqué que la cause principale de ce phénomène dangereux dans notre société est due a la passivité des Algériens qui a renforcé la progression de ce fléau.
Ainsi, « il a été enregistré 4 828 délinquants dont 2 105 cas de vol, 168 mineurs impliqués pour coups et blessures et 186 cas de groupes de malfaiteurs, 12 cas de mineurs impliqués dans des meurtres par préméditation et 1 677 cas d’enfants en danger moral en particulier ceux qui se trouvent dans les grandes villes comme Alger dont 1 285 enfants réinsérés dans leur famille, et plus de 311 mineurs placés dans des maisons de protection”, indique-t-elle. Abdelhak Mekki, directeur exécutif de la Fondation nationale pour la promotion de la recherche et le développement de la santé (Forem) et membre de l’Observatoire national de l’enfance a évoqué, lui, le phénomène de la déperdition scolaire.
“Selon les chiffres enregistrés par la sécurité nationale l’année passée, 10 000 enfants ont été victimes d’agression physique et 87 d’enlèvement. Les enfants en dessous de l’âge légal exercent différents travaux : vendeurs de cigarettes, fleurs et pain dans la rue.”
Merouane Azzi, avocat et assistant auprès de la cour d’Alger et président de la cellule de l’assistance judiciaire pour les victimes de la tragédie nationale au niveau d’Alger, a énuméré les différents problèmes que vit l’enfant algérien. Pour lui, la décennie noire que l’Algérie a vécue est l’une des premières causes de la déviation de l’enfant et la régression des valeurs morales.
Et d’indiquer que les agressions sexuelles sur enfant est un phénomène qui doit être débattu car ce dernier a pris de l’ampleur ces dernieres années.
Kahina Idjis