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Un homme, un militant… un repère

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Ce grand homme politique dont la simple évocation du nom provoque chez “certains” le sentiment de peur…; des frissons qui montrent toute l’appréhension qui les envahit. Sa mort n’a pas suffi à ces “politiques” pour se libérer de leurs complexe vis-à-vis de l’homme ambitieux que fut Mustapha. Il a été ravi à l’Algérie un certain 8 août 1994 des suites d’un arrêt cardiaque à l’âge de 40 ans laissant derrière lui ses amis, les vrais, endeuillés. Mustapha Bacha s’est consacré entièrement au combat identitaire, à la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme. Son passage à la Fac centrale d’Alger (Ben Aknoun) dans les années 1976-1977 a été celui de l’affirmation du militant comme catalyseur des forces existantes déjà. Il contribuera à l’émergence d’une véritable élite qui a pris sur elle le devoir d’organiser, de structurer la lutte dont la finalité n’était que d’amorcer une dynamique au sein de la société qui aboutira au déclenchement des premiers évènements de 1980, annonciateurs d’un changement de fond dans le cheminement du combat.

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Epris de justice avec bon nombre de ses camarades, il participera à la marche du 7 avril 1980 à Alger, quelques jours seulement avant le déclenchement des évènements du Printemps berbère à Tizi-Ouzou. Il sera arrêté et jeté, en compagnie de vingt-trois de ses camarades, à la prison de Berrouaghia. Ils ne seront libérés qu’en août 1980. Militant actif, Mustapha Bacha continuera à animer le combat en assurant la coordination entre les sections d’Alger et Tizi-Ouzou.

Branché sur la culture, puisqu’il était proche de Kateb Yacine et du groupe Debza, il participera à la rédaction d’un dossier culturel, peaufiné lors du séminaire de Yakouren du Mouvement culturel berbère (MCB) avec le reste des participants audit séminaire. L’enfant des Iboudrarène intégrera par la suite l’Organisation révolutionnaire des travailleurs (ORT ) qui activait sous l’égide de l’Internationale Socialiste.

A l’ouverture politique de 1989, il annoncera le 10 février la naissance du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), en assurant la fonction de secrétaire national à la formation. En fin animateur, il animait des conférences et meetings et menait une lutte infatigable contre l’intégrisme et le système.

Cependant, comme il est de coutume chez les “castes” politiques algériennes, l’émergence des compétence est vue comme menace contre “le chef”. Mustapha Bacha sera isolé, victime de la lutte de clans, des arrivistes de tous bords, au sein d’un parti auquel il a pourtant tout donné. Son cœur ne pouvait plus résister, il craquera un certain 8 août 1994. Sa famille lance un appel contre l’oubli.

“On commence à comprendre que la mort de notre frère a fait les affaires de certains, il dérangeait beaucoup d’intérêt. La Kabylie ne doit pas oublier les sacrifices de Mustapha, on ne doit pas être amnésique”, nous dit Ali, le jeune frère de Mustapha Bacha.

A. Z

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