Un débat au ras des pâquerettes

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Ils ont eu gain de cause ! Même le gouvernement qui, dans la logique des choses, est patron des entreprises publiques, donne l’impression de céder devant la pression des islamistes.

Les journaux, qui veulent revenir au désormais ancien week-end du jeudi-vendredi, même sans le savoir, apportent de l’eau au moulin d’un islamisme qui ne veut, apparemment, rien lâcher. La presse dite libre, qui a payé un lourd tribut face à l’islamisme armé durant la décennie écoulée ne veut et ne peut, ce qui est grave, se démarquer d’une idéologie qui lui est fatale. Même les titres qui se gargarisent d’accointances avec les cercles barbares, qu’ils soient les fanatiques des institutions ou ceux des maquis, font dans l’apologie des crimes de tout genre au nom de la religion.

Devant cet acharnement de barbus, il fallait magner la rondelle et évoquer le sujet dans sa profondeur. Sans faire appel ni au verset coranique, ni aux hadiths, la sacralisation d’une journée de la semaine, dans notre cas, le vendredi, serait-elle un dogme, lorsque l’on sait tout le préjudice économique que cela provoque ? Loin de ces idées farfelues de piété galvaudés par des idéologues qui suggèrent la paresse et la passivité en place et lieu de travail, l’on se demande dans quel principe divin ou religieux tirent-ils tous ces enseignements afin de provoquer tant de torpeur diurne chez les fidèles ?

Tout comme les deux ministres de l’Education et celui de l’Enseignement supérieur qui ont préféré faire la courte échelle à l’islamisme, ceux qui sont censés être la vitrine d’idées, de modernité et de développement dans la société, ont choisi, au mépris de leur rôle, de se présenter comme de nouveaux suppôts de l’intégrisme islamiste en courbant l’échine devant sa pression.

La décision du gouvernement d’instituer le nouveau week-end semi-universel doit être irrévocable. Elle doit être accomplie sans recul ou revirement.

Cet engagement à alléger les pertes de nos banques en devises doit interdire tout retour en arrière.

Ne serait-ce que cela… En somme, le gouvernement se doit de brûler ses vaisseaux, d’abord pour imposer un meilleur respect des lois du pays, ensuite, ne pas abdiquer devant la pression des extrémistes religieux. C’est là le moindre de l’autorité de l’Etat.

Ces derniers, acquis à l’anti-Occident vouent aux gémonies tout ce qui se réclame d’une meilleure ouverture de la société sur le monde développé. Dans une Algérie qui a donné le coup de collier pour sa survie, que ce soit durant la guerre de Libération ou contre les hordes terroristes islamistes, perd, aujourd’hui, sans que ses ennemis internes fassent du bruit, une autre bataille contre la régression et les adeptes du statu quo. Les efforts immenses qu’elle a produits durant la décennie noire s’évaporent, fatalement devant un clignement d’œil d’islamistes.

La solution doit être radicale, continuer dans cette lancée est fatale pour la survie même de la République. Les voies balisées devant la nébuleuse islamiste depuis l’indépendance, les terrains cédés sont un arrhe à une funeste entreprise.

Dangereux précédent que cette apparente capitulation d’une décision d’Etat face aux templiers des « constantes » de toute nature…A quand la prochaine abdication ? Et surtout vers quel sombre avenir pour la République ? Ou ce qu’il en reste.

M. Mouloudj

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