Le FFS face à “l’indiscipline” de ses P/APC

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Le facteur commun entre tous ces maires est leur appartenance au plus vieux parti de l’opposition, le FFS en l’occurrence. Il faut dire que cela s’apparente à un malheureux destin auquel se heurte après chaque échéance électorale le parti d’Aït Ahmed. L’indiscipline de ses élus exprimée ouvertement renseigne sur la difficulté des directions nationales qui se sont succédé à maîtriser le collège des élus qui se rebellent à la moindre opportunité, au moindre couac. Du groupe des députés aux contestataires en passant par les démissions successives de cadres militants aux P/APC qui ont donné, pour reprendre les termes de la direction du parti, une caution politique au président Bouteflika, l’amer constat est bien là. Une fois élus, certains “militants” se libèrent de leur ligne politique et fonctionnent paradoxalement comme des indépendants au grand dam de leur base militante. Mesures conservatoires, suspensions à répétition, radiations et autres levées de couvertures politiques ne font plus peur aux élus qui, au départ, prennent les rênes sous une casquette d’opposants pour se “convertir” en simples fonctionnaires et autres supplétifs de l’administration locale. C’est qu’au final, la carte de militant du Front des forces socialiste n’est qu’un moyen, un outil pour conquérir le très “confortable” fauteuil de premier magistrat communal. A quoi serviront donc ces mesures conservatoires ? ne cessent de s’interroger les militants. Trois présidents d’APC ont été radiés par la direction du FFS, pour avoir “enfreint” au règlement intérieur, il s’agit du maire de Tadmaït, Timizart et Tirmitine. Le P/APC de Ain Zaouïa est actuellement dans l’œil du cyclone. Il vient de dissoudre l’exécutif communal contre l’avis des trois autres élus issus de la même formation politique ainsi que la fédération de Tizi Ouzou qu’ils lui ont “conseillé” de surseoir à la décision et de temporiser pour tenter de régler le différend avec les élus du RCD. Des sources proches de la maison FFS nous ont indiqué qu’une mesure de suspension ou de levée de la couverture politique n’est pas à écarter. Le Conseil fédéral qui se réunira prochainement en présence du premier secrétaire national se penchera certainement sur la question. Si une telle décision est prise, le parti d’Aït Ahmed comptera sans quatre de ses principales communes lâchées en l’espace de quelques semaines. Il s’agit donc de Tadmaït, Tirmitine, Timizart et probablement de Ain Zaouïa, outre Draâ Ben Khedda dont le maire avait démissionné en pleine campagne électorale pour la présidentielle et avait pour rappel annoncé son ralliement à l’équipe du président. Certains militants du plus vieux parti de l’opposition soulèvent à présent la question des critères de sélection des candidats aux différentes échéances électorales. Une opération marquée surtout par une ouverture aux membres de la société civile qui, dans de nombreux cas, amènent d’ex-militants des parti de l’alliance à la tête du pouvoir local. La problématique de la maîtrise, en amont et en aval, du processus de choix de candidature, est à chaque reprise posée à la base. Le manque d’encadrement et la faillite de certaines sections communales qui se lancent parfois dans un jeu d’équilibrisme tribal font naître des situations ingérables qui jettent le discrédit sur les collectivités locales et contraignent le FFS à évoluer “hors de ses bases” pour reprendre le jargon footballistique avec des élus qui se rebellent à la moindre dissension et désaccord politiques. Cela dénote aussi le lien très fragile qui les lie à leur direction. La trahison, le FFS en connaît un bout. “La trahison est une moisissure verte et douce, comme le duvet, elle ronge en silence et par l’intérieur « …

A. Z.

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