Les crimes xénophobes se multiplient

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Débarqués en Algérie en masse au début des années 2000 en qualité de travailleurs qualifiés dans le secteur du bâtiment, les Chinois ont élargi leurs activités à d’autres secteurs à l’instar des travaux publics, du commerce ainsi que des activités informelles. On les aperçoit en groupe mais rarement seuls, méfiance est le mot d’ordre de ces immigrés dont on veut pas qui ont construit des milliers de logements en un temps record, des routes, et trémies et rénové nos trottoirs ainsi que la réalisation d’ouvrages d’art. Ils s’aventurent rarement dans les quartiers populaires, sous peine d’être agressés ou pris à partie par des citoyens peu tolérants. Récemment, c’est à côté du marché de Boumaâti sis à El Harrach que trois Chinois avaient été agressés, insultés et malmenés en les traitant de « mécréants », « mangeurs de chats » et « étrangers », des crimes xénophobes et honteux que même la loi ne punit pas. Le seul crime de ces Asiatiques, c’est de s’être aventuré dans un quartier réputé pour être chaud et dangereux hanté par une population peu commode et intolérante. C’est la cité de Bouchaki qui avait défrayé la chronique l’été dernier. En effet, une rixe avait éclaté entre des commerçants algériens et chinois pour une histoire de voiture, dit-on ! Un crime raciste qui est passé sans jugement ; ce qui a soulevé la réaction de Pékin via sa représentation diplomatique à Alger en appelant les autorités algériennes à protéger ses ressortissants.

Côté algérien, silence radio évoquant juste une simple bagarre afin de masquer les vraies raisons de cette agression caractérisée en demandant même que 400 familles quittent l’Algérie sous le fallacieux prétexte qu’ils ne respectent pas les valeurs algériennes en important une tout autre culture qui porte atteinte aux principes locaux. Pratiquement là où se trouvent des Chinois, il y a des agressions, ce qui pousse ces derniers à ne sortir que rarement et en groupe pour faire leurs achats.

A Boumerdès, le ramadan dernier, ou à Sétif, Annaba et Bordj Bou Arréridj, ce sont les mêmes faits qui se reproduisent, c’est l’absence de loi qui punit les agressions xénophobes ainsi qu’un débat profond sur la question. Pour quelques jeunes rencontrés, les Chinois sont à l’origine du chômage ! « Ils nous bouffent tout, ils occupent tous les emplois liés au bâtiment. Au lieu de recruter Algérien, les autorités importent leur main-d’œuvre, alors expliquez-nous comment on peut tolérer une chose pareille ? » Dernièrement, c’est le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa qui a sommé une grande société chinoise spécialisée dans le bâtiment à recruter algérien. Actuellement, ils sont plus de 60 000 selon des chiffres officiels à s’être établis en Algérie pour participer au développement local. Ils sont présents sur les grands chantiers et connus pour leur agilité, savoir faire et rapidité ce qui n’est pas le cas de la main-d’œuvre algérienne qui multiplie nonchalance, fainéantisme et absurdité. Dans ce contexte, c’est aux pouvoirs publics de prendre en charge le problème pour protéger le peu de diversité culturelle qui existe. La volonté de chasser l’étranger relève du manque d’hospitalité chez l’Algérien. Il faut arrêter de vanter ses mérites et de louer son sens de l’accueil chaleureux.

Ce côté de l’Algérien xénophobe n’est qu’une pièce du puzzle et la partie visible de l’iceberg qui en bafouant les libertés individuelles commet là des gestes intolérables.

Alors parler de tourisme, c’est un peu exagéré car l’Algérie n’est pas près d’accueillir des visiteurs étrangers habillés différemment avec une autre culture et c’est là, le hic.

Hacène Merbouti

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