Par Chérif Aït Ahmed
Le dernier match qualificatif pour la Coupe du monde a permis à l’Algérie d’enregistrer une double victoire qui restera dans l’histoire. Elle a permis d’abord une victoire technique. Elle a ensuite réconcilié l’Algérien avec lui-même. Elle a assuré la démystification du mythe égyptien qui permettra, on l’espère, de décomplexer les décideurs. L’Egypte Oum Dounia n’est qu’une simple vue d’esprit, une illusion, une supercherie. La rue algérienne a compris cela depuis 1962, n’en déplaise aux anciens décideurs qui viennent de se faire rattraper par les évènements. La rue telle une déferlante a exprimé en ce mois de novembre 2009 son véritable cri resté dans ses entrailles depuis 1962 : “Les Algériens avec un grand A.” On est loin du temps de Ben Bella et de son arabisme primaire et de mauvais aloi. Quarante-sept ans après, le “on est Arabe, on est Arabe, on est Arabe” de Ben Bella redevient “on est Algérien, on est Algérien, on est Algérien” du peuple. Des milliers d’Algériens sont descendus dans la rue pour clamer leurs origines, leur algérianité, leur fierté, leur nationalisme loin des CRS, des “forces de l’ordre”. Le voile est définitivement levé et il a fallu un match de football pour que l’Algérie redécouvre sa véritable identité. Cette onde de choc s’est répercutée positivement sur la Tunisie et le Maroc, où chaque pays redécouvre son identité et se réclame d’un Maghreb citoyen, des peuples et, espérons, d’un Maghreb maghrébin tout court. Le salut de l’Algérie reste et demeure dans le recouvrement de son identité, de son histoire, de sa personnalité. Le reste ne demeurera que comédie à l’égyptienne dont les rêves s’évaporent au fil du temps. L’appel du peuple, sa sagesse, sa perspicacité, sa pugnacité et sa vérité se sont exprimés : “Des Algériens.” Les décideurs asphyxiés jusque-là par le complexe égypto-égyptien sauront, on l’espère, recevoir le message du peuple. Seul l’avenir nous le dira.
C. A. A
Ex-président de l’APC de Tizi-Ouzou