Jour de deuil dans le sud-est après l’asphyxie de 18 personnes

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Les drapeaux étaient en berne et on retenait difficilement ses larmes lundi à Castellon dans le sud-est de l’Espagne, où ont été transférés les corps des 18 personnes asphyxiées par le gaz dimanche dans un petit village de la région. Sept femmes et onze hommes dont cinq jeunes membres d’un groupe de rock ont péri à Todolella (136 habitants) plusieurs heures après avoir fêté l’anniversaire de Bartolomé Meseguer, 50 ans. Cet homme, organisateur de la fête, ainsi que sa compagne ont survécu à la tragédie, la pire de ce type survenue en Espagne depuis plus d’une décennie, selon les secours. Le couple s’était endormi à part, plus loin que les autres de la source d’émanation de gaz venant apparemment d’un chauffage défaillant. Hospitalisé, son état de santé est jugé satisfaisant, selon des sources hospitalières. Le gouvernement régional de Valence a décrété une journée de deuil à la mémoire des victimes. “Ils n’ont sûrement rien remarqué. Il n’y a pas d’odeur, ni rien”, a expliqué José Antonio Garcia Andrade, qui dirige l’enquête médico-légale avant l’enterrement des victimes prévu lundi à 17h00 à Morella, petit village proche de Todolella (100 km de Castellon). “Apparemment, le chauffage ne devait pas marcher dans l’auberge, et il s’est avéré que quelqu’un avait apporté sa propre source de chaleur”, a dit Juan Maria Calles Moreno, le sous-préfet de la région, devant l’hôpital de Castellon où les proches des victimes ont défilé après la découverte des corps. “Nos coeurs sont avec eux”, a affirmé Calles Moreno qui assure que l’enquête sera menée à fond. Plusieurs personnes soutenues par d’autres sortent de l’hôpital, trop choquées pour pleurer, alors qu’un jeune homme serre un mouchoir à la main. “Il a perdu un ami proche”, a expliqué son père, l’oncle d’un des morts. Une mère au regard perdu affronte le froid glacial et s’arrête devant un groupe de journalistes pour dire: “nous sommes des êtres humaines. S’il vous plaît, laissez-nous avec nos pensées pour un instant”.

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