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Quatre blessés parmi les manifestants

1978
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Les décisions prises par le gouvernement lors de la dernière tripartite n’ont pas faits que des satisfaits. Et pour cause, hormis la fonction publique dont les salariés ont bénéficié des 3000 DA d’augmentation, les employés travaillant au sein des entreprises à caractère économique ont été zappés par la hausse du SNMG, causant de ce fait des grèves à travers tout le territoire national. Ainsi, l’une des plus grandes usines algériennes, la SNVI est paralysée depuis maintenant une semaine et les 3000 salariés sont décidés à poursuivre leur grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications, à savoir l’augmentation des salaires et la suppression de la dernière décision de la tripartite concernant la retraite anticipée et surtout l’annulation de l’article 87-bis du code de travail. Plusieurs autres entreprises sont décidées, elles aussi, à rejoindre le mouvement pour les mêmes raisons. Les salariés de l’usine qui voulaient marcher de leur siège vers le chef-lieu de Rouiba ont été empêchés par les forces de l’ordre. L’intervention des forces anti-émeutes a fait réagir les grévistes qui ont essayé de forcer le barrage. Le porte-parole des travailleurs et membre du syndicat à l’UGTA a appelé les salariés au calme. Cet affrontement a fait quatre blessés parmi les manifestants. Ces derniers scandant des slogans contre la marginalisation des salariés portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire entre autres : “Halte au sabotage de la SNVI”, “Cessez de nous marginaliser”, “Halte à la flambée des prix et aux salaires de misère”. Les manifestants ont squatté les environs de la zone industrielle tôt le matin, et étaient décidés à rejoindre Rouiba. Cette action est intervenue après que le patron de l’UGTA eut refusé de rencontrer les représentant syndicaux de la SNVI au siège de l’UGTA et l’interdiction formelle de marcher vers Alger-Centre, plus précisément le refus du rassemblement prévu pour fin décembre devant la Centrale syndicale. Pour calmer les esprits, Sidi Saïd avait dépêché des représentants du syndicat pour inciter les travailleurs à reprendre le travail. “C’est pour gagner du temps qu’ils font tout cela, vous savez on n’est pas naïfs, on sait bien ce qui se trame”, dira un manifestant et un autre de renchérir : “On dénonce la passivité de la centrale syndicale lors de la dernière tripartite qui n’a pas su défendre les intérêts des travailleurs, et le gouvernement a eu ce qu’il voulait, on nous a trahis et zappés”. Le rassemblement s’est poursuivi toute la matinée dans le calme, et les manifestants se sont contentés de scander des slogans hostiles aux pouvoirs publics qu’ils accusent d’être derrière tout ça. “Il y a une volonté nette d’appauvrir les Algériens, alors que certains s’enrichissent de plus en plus”, nous dira un salarié. Un autre le bras enflé par un coup de matraque qu’il a reçu enchaîne : “Regardez, on fait tout pour étouffer le mouvement, c’est propre à l’Etat algérien”. D’autres renforts arrivent vers midi et la foule ne semble pas avancer. L’usine de la SNVI est distante d’un kilomètre et demi de Rouiba. Deux heures plus tard, les manifestants et par le biais de leur porte-parole décident de mettre fin à leur “marche” qui n’a pas eu lieu. A l’heure actuelle, plusieurs entreprises ont décidé de rejoindre la grève, pour les mêmes revendications. Vers 14h 25, les manifestants se sont dispersés dans le calme et semblaient décidés à poursuive leur mouvement coûte que coûte.

Hacène Merbouti

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