Accueil Évènement Matoub ou le Che Guevara kabyle, l’immortel

Matoub ou le Che Guevara kabyle, l’immortel

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Il est pour les Kabyles comme est Che Guevara pour les Latino-Américains ou Nelson Mondela pour les Sud-Africains. Lui, c’est Matoub Lounès dont toute une région célèbre ces jours-ci le 12e anniversaire de son lâche assassinat intervenu, faut-il le rappeler, le 25 juin 1998.

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12 ans après ce minable crime, Matoub demeure toujours vivant au sein de la société qui l’a porté haut dès son jeune âge. C’est la parfaite preuve que le chantre est considéré comme une véritable icône dont le nom est inscrit en lettres d’or sur le carnet de l’histoire. La Kabylie ne renie pas les siens surtout quand ces derniers se soient donnés corps et âme pour elle. L’enfant d’Ath Douala s’est beaucoup sacrifié pour cette Kabylie et pour la cause berbère.

A la fleur d’âge, il paya de sa vie son engouement pour cette même cause. Tout le monde lui a reconnu, qu’il a vécu en homme et tomba comme tel, les armes à la main. Cette fatidique date du 25 juin 1998, restera à jamais maudite en Kabylie. Ce jour-là la région a longuement pleuré son enfant. Aux durs moments que traverse cette Kabylie meurtrie, on regrette depuis sa mort. “Ah, s’il était là Lounès !», se disent les Kabyles. C’est que Matoub, l’homme, a ce pouvoir “magique” de mobiliser les troupes tellement il était respecté dans les quatre coins de la région. Lounès n’a pas hérité de ce respect qu’on lui accorde et qu’on voue à sa mémoire aujourd’hui par un pur hasard.

Matoub s’est dépensé sans compter pour cette Kabylie. Dès son jeune âge, il embrassa sa carrière qui deviendra pleine d’embûches. Il le savait. Il savait que sa mission sera des plus ardues. Combattre le pouvoir dictateur d’alors était se jeter dans la gueule du loup. Pur montagnard qu’il était, ne se pliant jamais “Anarez wala neknou», dit l’adage. Un adage que Matoub adopta. C’est ainsi que le Fouroulou de Taourirth Moussa se lança dans un combat inégal, contre la vie, la dictature, pour l’amazighité… Un combat qu’il mena avec surtout l’art de la chanson auquel il avait un don inné. Matoub édita son premier album en 1978 Ay Izem.

Le rebelle mena depuis une vie sans répit pour que la Kabylie et la cause berbère prospèrent. Malgré la réussite fulgurante qu’il a pu réaliser, dans le domaine de la chanson, Matoub n’abandonnera pas son militantisme, il ne lâchera pas ses idéaux et ses principes. Après l’avènement du terrorisme, il afficha clairement sa position. Il s’est donné d’ailleurs le mot d’ordre de combattre ce nouvel ennemi “Iâadawen toudherth ».

En somme, Lounès Matoub n’est pas considéré comme un véritable symbole de la Kabylie pour rien. 12 ans après son assassinat et dont les auteurs ne sont pas encore démasqués, cette Kabylie qui avance le porte toujours haut. Ses chansons bercent encore des générations. Matoub est un prophète chez lui. C’est peut-être le mot.

M. O. B.

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