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Un diagnostic sans appel

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L’erreur médical est longtemps demeurée un sujet vraiment tabou, mais depuis quelque temps, fort heureusement les langues commencent à se délier et la justice est appelée à rendre des verdicts en faveur des malades lésés qui, lorsqu’ils s’en sortent, gardent des séquelles à vie.

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Ces erreurs médicales passées sous silence sont souvent le fruit d’une anarchie qui ne dit pas son nom et qui règne dans plusieurs infrastructures sanitaires, aussi bien privées que publiques. La semaine dernière, des médecins généralistes de l’EPH de Bouira ont interpellé le ministre de la Santé pour ouvrir des points de garde à travers le chef-lieu de wilaya, et ce pour désengorger les urgences de l’hôpital Mohamed-Boudiaf. Ces praticiens dénonçaient par ailleurs, que l’EPSP de Bouira “dispose d’un effectif pléthorique en médecins généralistes ( plus d’une cinquantaine) qui n’assurent aucune activité de garde depuis février 2009 (pourtant obligatoire pour tout médecin généraliste de santé publique)…’’

Un état de fait qui selon les médecins, se répercute immanquablement sur l’activité des généralistes de l’EPH de Bouira, qui doivent faire face à un flux important de patients au niveau des urgences de l’hôpital. Toujours dans cet appel au ministre, il est fait mention qu’une “grande majorité des malades ne relèvent pas de l’urgence, mais nous les prenons en charge pour cause d’indisponibilité des médecins au niveau des centres de santé et des polycliniques…’’ Les toubibs sont unanimes à ce propos à affirmer que ces conditions de travail pénalisent les malades, le personnel médical et paramédical depuis une année et demie. Une situation très grave et qui peut-être à l’origine d’erreurs de diagnostics, par des médecins exerçants sous une pression continue. Des erreurs médicales, qui peuvent également survenir à cause du surmenage et du stress de ces mêmes praticiens. En effet, selon certaines indiscrétions, il existerait de nombreux médecins, infirmiers et autres paramédicaux qui exercent auprès de cliniques privées en parallèle de leur travail dans les structures hospitalières publiques EPH et EPSP. Une information non vérifiée mais qui peut l’être aisément si des commissions d’enquêtes ministérielles étaient dépêchées pour éplucher le profil de l’ensemble des médecins et autres paramédicaux exerçant dans les secteurs public et privé. D’après une source bien au fait de l’activité de certains praticiens du corps médical, les erreurs médicales sont le fruit d’une accumulation d’heures de travail. “On reconnaît facilement des signes de fatigue sur le visage de certains médecins… car au lieu de se reposer après leurs gardes à l’hôpital ou dans les EPSP, ils accumulent des heures de travail dans des cliniques privées. Cela se répercute certainement sur la qualité des soins prodigués aux patients.’’ Là encore, le diagnostic est sans appel ! Le nouveau ministre de la Santé est appelé à se pencher sur ce dossier en même temps qu’il devra régler la crise persistante, qui perdure dans ce secteur depuis plusieurs mois.

Hafidh Bessaoudi

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